Back from… Amanruya

Merhaba Amanruya !

Il est des lieux qui ne peuvent se découvrir ou se quitter sans émotion. Amanruya est de ceux-là, assurément. L’on garde pour toujours en mémoire cette arrivée sous les rameaux des oliviers centenaires, face aux massifs de fleurs de printemps tout juste écloses au pied des marches conduisant vers ce pavillon d’accueil aussi virginal que spectaculaire découvert au détour d’un chemin de terre anonyme dans la forêt de pins en bord d’une route en lacets longeant le bleu irréel et scintillant de cette mer Egée séparant Bodrum, le petit St Tropez turque, et son aéroport à tout juste 20 minutes de là.

La nature dans une explosion de vert et de blanc comme un enchantement, un miracle, quelques pierres rouges ourlées de gris et chauffées par le soleil jouant à cache-cache çà et là dans les frondaisons

Il n’y a, comme bien souvent chez Aman, pas de panneau au contraire des autres resorts avoisinants et tape à l’œil, juste un premier muret de pierres sèches et le nom gravé comme ayant toujours existé sur cette terre où beauté naturelle et héritage greco-romain se disputent les faveurs d’un tourisme encore bien rare en cette saison, puis un second au pied d’une guérite et enfin, sans crier gare, la nature dans une explosion de vert et de blanc comme un enchantement, un miracle, d’où s‘échappent quelques pierres rouges ourlées de gris et chauffées par le soleil jouant à cache-cache çà et là dans les frondaisons.

Débarquer là en grande pompe, dans ce qui s’avère très vite un de ces trop rares refuges pour l’âme, accueilli par un général manager et ses équipes tous de blanc vêtus tel un Christ et ses apôtres, ferait volontiers croire que l’on vient de toucher les rivages de cette Terre Promise où coulent le lait et le miel.

Débarquer là en grande pompe, dans ce qui s’avère très vite un de ces trop rares refuges pour l’âme, accueilli par un général manager et ses équipes tous de blanc vêtus tel un Christ et ses apôtres, ferait volontiers croire que l’on vient de toucher les rivages de cette Terre Promise où coulent le lait et le miel. Entre-aperçu de la route de la corniche, seule concession au monde moderne et rappelant parfois selon l’orientation du vent la présence de l’humanité, ce bout de Paradis s’étend sur pas moins de 19 hectares d’oliviers et de pins cascadant jusqu’à la mer d’où émergent à peine quelques toits. On imagine sans peine Adrian Zecca, à l’invitation d’Emine et de son père, Mehmet Ögün, tous deux architectes autoritaires de ce projet et à la fois propriétaires de cette baie protégée de Mandalya, à un jet de pierres des merveilles d’Ephese, de Didima ou d’Euromos, se dire avec la même émotion à son arrivée quelques années auparavant : « c’est là ! » .

Rarement, pareil chef d’œuvre de l’art vernaculaire se laisse admirer. Murs, terrasses, cours et chemins abrupts faits de matériaux locaux, aussi simples que précieux, assemblés selon les méthodes traditionnelles dans une infinie variation forment un hameau dont on ne voudrait jamais se repaitre.

Comment ne pas les remercier les uns et les autres d’avoir créé Amanruya, prêté cette terre à la découverte et à la contemplation de quelques privilégiés sans en heurter la nature ou en bouleverser l’héritage, n’ayant déplacé dans sa construction que trois de ses sujets arborés. La nature, ici, règne en maître et rien ne vient en perturber le cours. Pas question de toucher à la moindre branche qui empêcherait ici ou là une vue sur la mer d’une baignoire ou d’une piscine. Toute à son aise, Mère Nature y déroule des prairies de thym citron en fleurs, laisse ses oliviers plusieurs fois centenaires former d’ombreux bosquets imposant mille aménagements et contorsions dans les murs de ce village semblant pétri par l'histoire et pourtant sorti de terre il y a peu. Rarement, pareil chef d’œuvre de l’art vernaculaire se laisse admirer. Murs, terrasses, cours et chemins abrupts faits de matériaux locaux, aussi simples que précieux, assemblés selon les méthodes traditionnelles dans une infinie variation forment un hameau dont on ne voudrait jamais se repaitre. Il en va de même pour la plage privée accessible à pied par un sentier sillonnant à travers pins. Ce "beach-club" d'un autre temps, voulu aussi temporaire qu’accueillant, a lui aussi été érigé dans le respect de l’implantation des arbres et des escarpements du terrain. Seules quelques tables d’un restaurant que l’on penserait éphémère y sont disposées au choix à l’ombre ou pieds dans l’eau. Seuls quelques transats isolés les uns des autres et autant de lits de repos rassemblés en un salon de plein air renversant d’intelligence complètent ce tableau parfait marqué d’un double ponton de bois contrastant avec le bleu azuréen de la mer, encore un peu fraiche en cette saison mais intensément cristalline !

Quelque soit l’option retenue, on ne peut qu’applaudir la conception de ces espaces à vivre extraordinaires, repoussant toujours plus loin les limites du bon goût et de l’apparente simplicité derrière des détails infinis

Quel bonheur que ces avant ou arrière-saisons pour découvrir au mieux les rivages égéens laissés à leur virginité et profiter des floraisons à l’image de celles de ces genêts odorants arrangés chaque matin dans des vases d’argent essaimés dans l’ensemble des pavillons de cet heureux village. Au nombre de 36, ces "cottages" de 75m2 pas moins, non contents de disposer de leur propre jardin et d’une configuration unique offrent des vues élégiaques sur la campagne, la mer, les arbres ou les trois à la fois sans oublier une piscine privée chauffée sous forme de grands carrés ou de rectangles étirés plus propices à la nage. Quelque soit l’option retenue, on ne peut qu’applaudir la conception de ces espaces à vivre extraordinaires, repoussant toujours plus loin les limites du bon goût et de l’apparente simplicité derrière des détails infinis, comme cet art consommé d’arranger un bureau, de disposer des brochures, d’aménager une salle de bains et ses « amenities » toutes joliment dissimulées dans des pots idoines aussi beaux qu’intelligents, à abandonner chaque soir quelques gourmandises turques sous des présentoirs aux chapeaux argentés au pied du lit ou à penser chaque chose sous l’angle double de la commodité et du vernaculaire à l’image de ces sols de marbre chauffés ou ces poêles traditionnels turcs et mobiles aussi précieux à l’intérieur qu’à l’extérieur pour les nuits plus fraiches.

Trônant au milieu de ce décor naturel à couper le souffle (..) l’invraisemblable bassin olympique de marbre vert d’Antalya s’impose tout naturellement comme le coeur de ces lieux ô combien enchanteurs.

Impossible de tout citer, pas plus de comptabiliser le nombre de pavillons dédiés aux plaisirs de bouche, la cuisine étant ici encore bien plus qu’honorable et habile à proposer à la carte ou sur demande le meilleur de la région et par extension de la Méditerranée et ce, dès le petit déjeuner. Encore moins aisé de dénombrer les espaces offerts à la contemplation entre la cave à vins aux voutes impressionnantes et ouvertes sur la campagne, la bibliothèque érigée comme une vigie et regroupant sur ses trois niveaux des milliers d’ouvrages sur l’histoire et la géographie des lieux, la boutique proposant le meilleur de l’artisanat régional ou stambouliote avec linge de chez Haremlique ou coussins de Rifat Ozbek entre autres, la galerie d’art aux expositions temporaires d’artistes locaux, la bucolique citerne transformée en lieu de découverte de l’art du tapis persan et le spa bien que réduit à la portion congrue mais heureusement étendu au sein d’une villa, offrant ici une double cabine ouverte sur un bassin de taille plus raisonnable que l’invraisemblable bassin olympique de marbre vert d’Antalya servant de piscine principale. Trônant au milieu de ce décor naturel à couper le souffle avec comme point d’orgue, à l’heure du thé, la réflexion des bâtiments s’y mirant ou plus tard, à l’heure de l’apéritif accompagné de la musique live traditionnelle de quelques joueurs de tanbur, de kanun ou autres darbuka, le spectacle enchanteur de l’allumage de centaines de bougies comme autant de lucioles dans la forêt, cette dernière s’impose tout naturellement comme le coeur de ces lieux ô combien enchanteurs.

Soyons clair, le drame d’Amanruya, au-delà de devoir choisir l’endroit où s’asseoir, nager, diner, s’allonger, qu’il s’agisse d’être face à la mer ou sous les étoiles, reste de trouver la force de s’en extraire !

Soyons clair, le drame d’Amanruya, au-delà de devoir choisir l’endroit où s’asseoir, nager, diner, s’allonger, qu’il s’agisse d’être face à la mer ou sous les étoiles, reste de trouver la force de s’en extraire ! Ne rêver peut-être pour cela que d’un bateau amarré au ponton ? En parlant de rêve, on en aurait presque oublié de vous donner la signification de ce bout de paradis : “aman” pour paix en sanskrit et “ruya” comme rêve en turc, bien sûr !

Mots : Patrick Locqueneux

Images : Patrick Locqueneux & Olivier Chevalier

resort

À partir de 975€/nuit

Surclassement selon disponibilité • early check-in & late check-out selon disponibilité • 100$ de crédit • petit déjeuner • accueil personnalisé

 
Précédent
Précédent

New hotspot… The Rome Edition

Suivant
Suivant

Back from… Six Senses Rome