Back from… Les Airelles Val d’Isére
Airelles essentielles !
Val d’Isére n’est sans doute pas la station la plus accessible des Alpes, cela ne l’empêche pas pour autant de s’imposer comme l’un des paradis pour tout amateur de glisse sportive. Longtemps réservée à cette seule élite ne jurant que par la Daille ou Bellevarde du nom de ses 2 pistes réservées à la coupe du monde de ski alpin chaque année, la station rendue célèbre par Jean Claude Killy dont le domaine s’étirant jusqu’à Tignes porte son nom, se découvre depuis quelques temps une nouvelle vie marquée par un hédonisme tranquille.
Il a fallu pour cela que quelques hôtels et restaurants viennent étoffer et relever l’offre ces dernières années dont ce Mademoiselle Les Airelles Collection à l’aune de 2019. Coupé dans son élan par une ouverture à la hâte, suivie de deux saisons avortées par une crise sanitaire que l’on espère désormais derrière soi, aujourd’hui allégé au propre comme au figuré de son encombrant titre de civilité, le nouveau venu désormais rebaptisé Les Airelles Val d’Isère vient enfin d’entamer véritablement sa première année d’exploitation. Si son imposante tour carrée, ses toits de lauze, ses balcons de bois et ses murs en pierres avalines font déjà partie du paysage en front de neige pour les villageois ou les habitués de la Haute Tarentaise, son architecture médiévale reste encore à séduire nombre de visiteurs. Largement inspiré de l’histoire et du patrimoine savoyards, du château d’Annecy à la tour Montmayeur pour ne citer que ceux-là, Les Airelles Val d’Isère n’a pas fini de s’imposer et ce bien au-delà de sa singulière silhouette ou de ses intérieurs redonnant à la Haute époque à défaut d’une modernité certaine un à-propos plutôt bienvenu.
Contrairement à son ainé de Courchevel, le style trouve ici une cohérence et de facto une élégance de bon ton qui n’est pas sans rappeler celle du divin Grand Contrôle de Versailles également sous label Airelles et signée du même Christophe Tollemer. Là encore, l’homme n’ a pas ménagé sa peine pour donner corps à son histoire et chiner ainsi lustres et pots en étain, fresques italiennes et portraits flamands ou gravures anciennes, banquettes en velours ou fauteuils d’époque parmi d’autres pieces de mobilier remarquables. Venus par centaines ponctuer les quelques 40 chambres et suites de ce chateau fantasmé et recréé de toutes pièces avec pierres apparentes, tomettes, chêne vieilli, ils viennent heureusement réveiller des murs à l’enduit un poil sévère. De cette austérité délibérée qui gagnerait toutefois à plus de rondeur et de féminité, émergent un confort et une chaleur bien réels. Bougies et feu de cheminées à toute heure, velours aux teintes cramoisies ou couleur fougère, toilettes japonaises, baignoires sur pied ou douche hammam équipés de robinetterie Dornbracht viennent gentiment adoucir les angles et réchauffer les esprits comme les corps à l’abri de la froideur extérieure.
Rien de bien nouveau sous la neige me direz vous si ce n’est qu’aux Airelles Val d’Isère, la chaleur prend encore un tout autre sens quand elle est dispensée sans compter par un personnel, a l’instar de celui de Versailles, débordant d’un enthousiasme et d’une gentillesse que l’on voudrait contagieux. Paul, Mattéo, Elio, Gerardo, Arline, Mathilde, Elodie, François et les quelques cent cinquante autres membres de cette maisonnée placée sous le signe de la bienveillance et de la générosité n’ont pour seul but, sous leurs sourires jamais forcés, que de faire plaisir. Et de plaisir(s), il en est vraiment question ici et peut-être plus qu’ailleurs, à l’image de cet inénarrable buffet de desserts aussi bons que beaux servis à volonté au restaurant signé Loulou depuis cette saison. Héritant de la qualité de son homologue parisien et de la démesure propre aux Airelles, la table s’est vite imposée comme le lieu de rendez-vous incontournable de la station qu’il s‘agisse de sa salle croulant sous un déluge de branchages florescents ou de sa terrasse grande ouverte sur le front de neige et exposée aux rayons du midi. Aussi confortable que délectable, Loulou Val d’Isère est la très bonne pioche de ces Airelles surtout pour ses heureux pensionnaires qui moyennant cinquante euros par jour et par chambre peuvent se repaitre d’une carte aux allures de bottin.
Là, n’est pas le seul des prodigieux avantages de la maison puisque pour toute réservation, chaque client se voit offrir une myriade d’activités quotidiennes plus spectaculaires les unes que les autres allant de la balade en chiens de traineaux au parapente en passant par la plongée ou la conduite sur glace pour les plus aventureux. Si on ajoute à cela, le mini bar rafraîchi quotidiennement, l’accueil personnalisé au dernier degré avec carnet de notes et tags bagages marqués à son chiffre mais aussi couverture de son animal domestique brodée à son nom, ces Airelles Val d’Isère se veulent aussi généreuses qu’affectueuses.
Dans la même veine, son Royaume des enfants avec sa piscine dédiée et son décor directement inspiré de l‘univers de Merlin l’enchanteur et de la forêt de Brocéliande démontre là encore le soin et l’attention portés à chacun, petits et grands. En voulant les transporter dans un même conte, où le plaisir ne saurait avoir de prix et le luxe renouerait avec une forme de retenue, les Airelles Val d’Isére affichent une singularité aussi charmante qu’attachante déjà aperçue au très lointain et contemporain Coucou de Méribel.
En dépit d’un registre fort différent, le classicisme assumé pour l’un la modernité débridée pour l’autre, ils portent en eux cette voix de la dissonance qui les rend de fait incontournables. Ici, la piscine en forme de lavoir et aux accents médiévaux de vingt mètres de long bordée d’un spa Guerlain où officie le délicat et éminent ostéopathe Tom Pichaud d’un côté et la tisanerie-bar à jus de l’autre donnent sur 1200m2 une sacrée allure à cette idée de l’après-ski que prolongent boutiques in situ et bars aux multiples salons et cheminées. Que demander de plus à ce Grand Hôtel définitivement “ski-in ski-out” qui ne manquera sans doute pas de se hisser au rang de Palace très prochainement ?
Qu’on se le dise, ces Airelles Val d’Isère portées par une amabilité et une générosité peu communes sont peut-être ce que la montagne a de meilleur à offrir et assurément le meilleur rapport qualité prix de ces Alpes françaises.
Mots : Patrick Locqueneux
Images : Patrick Locqueneux | Olivier Chevalier
À partir de 690€/nuit ou 740€/nuit en 1/2 pension | 1 activité par jour incluse
Surclassement selon disponibilité • early check-in & late check-out selon disponibilité • petit déjeuner • 100 USD credit • accueil personnalisé