Back from... Belmond Mount Nelson Hotel

La Grande Dame du Cap !

120 ans après son ouverture, la Grande Dame du Cap paraît éternellement vaillante. Le nouvel hôtel Gorgeous George qui s’apprête à ouvrir la semaine prochaine à quelques rues de là et qui emprunte lui aussi au célèbre patronyme de l’Amiral Nelson ne devrait pas venir ébranler l’entrée aux imposantes colonnades blanches et aux reflets roses qui accueillait pour la première fois le Prince de Galles en 1925 et tant d’autres célébrités depuis.

Le Mount Nelson sous pavillon Belmond devrait continuer sans peine à offrir, aux hôtes illustres de passage comme aux anonymes amoureux de la belle hôtellerie, tous les standards du grand hôtel. Et cela commende dès la première grille franchie et les inévitables contrôles de sécurité, Afrique du Sud oblige. Du premier jour au dernier, le garde en faction comme l’ensemble du personnel dont la plupart affiche jusqu’à un demi-siècle de maison n’aura de cesse que de mémoriser leurs noms, petit bonheur satisfaisant pour l’ego certes mais surtout bienveillante note sur laquelle commencer ou ponctuer sa journée dans ce havre de paix au cœur de la ville, à un jet de pierres du quartier historique et des principaux musées. Séjourner au Belmond Mount Nelson Hotel donne l’assurance d’en être comme d’y être.

« Séjourner au Belmond Mount Nelson Hotel donne l’assurance d’en être comme d’y être »

À l’instar de nombre de ses illustres confrères à travers le monde, cet hôtel de légende se veut indiscutablement l’âme de la ville pour ne pas dire du Pays. Malgré l’absence de l’océan à l’horizon, que d’aucuns regretteront, nul autre établissement ne peut se targuer d’un environnement plus spectaculaire. Littéralement blotti au pied de la Montagne de la Table, le Mount Nelson peut s’enorgueillir d’un parc conçu comme une symphonie verdoyante par Sir Hamilton Ross, propriétaire de l’établissement au 19ème siècle mais surtout brillant jardinier. Derrière la ligne de palmes qui en marque les abords se cache une oasis de fraicheur dont le bien nommé bistrot ferait bien de s’inspirer. Seul à ne pas avoir été remis au gout du jour, il reste l’une des ombres au tableau parfait qu’un Jacobus Hendrik Pierneef aurait pu immortaliser. D’une indéniable photogénie, le Belmond Mount Nelson Hotel aurait mérité la délicatesse de bien des pinceaux depuis ce jour où son directeur décida au lendemain de la guerre 14-18 de teinter ses façades d’un rose dragée en symbole d’une paix retrouvée. Un siècle plus tard, l’heureuse couleur garde la même jeunesse et un éternel pouvoir de séduction. Le charme opère toujours entre les balustrades, claustras, auvents, marquises, et autres treilles bucoliques où s’épanouissent mille calices parfumés, grimpant sur les murs comme sur les papiers peints. Si le rose des fleurs explose de toute part, le bleu du ciel lui se déverse jusque sur les moquettes qui se parent d’étoiles ou de rayures dans une symphonie pour le moins réjouissante dont les quelques 200 chambres et suites formant d’idéals réceptacles.

« Le Belmond Mount Nelson Hotel aurait mérité la délicatesse de bien des pinceaux depuis ce jour où son directeur décida (...) de teinter ses façades d’un rose dragée en symbole d’une paix retrouvée »

Si aucune d’entre-elles dont l’immense majorité aura été rénovée à l’heure d’écrire ces lignes ne ressemble à l’autre, elles ont toutes en commun un confort que seul l’appartenance au rang de palace permet d’offrir. Même les premières chambres dites Supérieures s’offrent le luxe de balcons ou de superficies pensées en souvenir d’une époque où l’on voyageait avec ses malles pour plus d’une nuit. Le voyageur d’aujourd’hui, amateur de sensations fortes, n’y trouvera peut-être pas son compte entre miroirs vénitiens, lits à baldaquins et mobiliers d’acajou qui ne sont pas sans rappeler le temps ou les steamers de la compagnie autrefois propriétaire encombrait le port au loin. S’ils se montreront sans doute déçus quand les cuisines du très couru restaurant Planet ferment hors saison, ou bien encore interdits devant l’absence d’agrément d’une salle de petit déjeuner encore en déshérence ou l’intérêt d’un « afternoon-tea » érigé ici au rang d’institution et que l’on se garderait bien de mettre à mal quand tant de bonnes manières l’entourent, ils ne devraient pas rester insensibles à cette incontournable douceur de vivre qui flotte dans l’air et dont on ne saurait mieux profiter que d’un des 8 Garden Cottages aussi ravissants que désarmants dans leur élégance joliment compassée.

« Entre Le Cap et le Belmond Mount Nelson Hotel, s’est nouée une grande histoire d’amour placée sur la carte du tendre et sous le signe du rose, impossible à défaire. »

De leur salon avec cheminée grand ouvert sur leur terrasse privative et leur bout de jardin mitoyen ceint de lattis lazurés, on peut en effet admirer les timides allées et venues autour de l’iconique piscine chauffée et réservée aux adultes qui emprunte à la Nouvelle-Angleterre son pool-house tout de bois gris et dont l’horloge marque un temps qu’on voudrait égrener avec l’insouciance de mise. En inclinant la tête, derrière les frondaisons de palmes ondulant sous l’effet d’une brise légère, leur parviendront le murmure des fontaines, le crissement des gravillons comme le parfum des roses et le froufroutement d’hydrangeas de ce parc ponctué de sculptures blanches comme taillées dans le sucre. Ils prendront alors un livre ou écouteront le chant des oiseaux, ils se souviendront peut-être des silhouettes de John Lennon méditant par ici ou de Churchill tirant une chaise par là ou bien ils se contenteront de contempler la tutélaire et bienveillante silhouette de la montagne de la Table se découpant dans l’azur et se parant de rose au soir venu. Ils rêveront alors sans nostalgie à cette grandeur qui parvient encore jusqu’à nous avec bucolisme et loin de tout colonialisme. Entre Le Cap et Belmond Mount Nelson Hotel, s’est nouée une grande histoire d’amour placée sur la carte du tendre et sous le signe du rose, impossible à défaire.

Mots : Patrick Locqueneux

Images : Patrick Locqueneux | Olivier Chevalier

grand hotel
grand hotel

À partir d'env. 245€/nuit

Surclassement selon disponibilité • early check-in & late check-out selon disponibilité • 90$ hotel credit • petit déjeuner • accueil personnalisé

 
mount-nelson-mrtripper-cover.jpg
belmond-mount-nelson-le-cap © Mr. Tripper-25.jpg
Précédent
Précédent

Back from… Como Metropolitan Bangkok

Suivant
Suivant

Playlist… Spring 2019