Back from… Crillon Le Brave

Le charme fou de la Provence !

Le nom dont il hérite et dont il se pare comme le village qui l’héberge se veut synonyme de courage, je lui préfère la fierté et l’allure dont il ne manque pas. Crillon Le Brave ou plus exactement son hôtel n’a pas d’égal en France et dans cette Provence qu’il incarne à merveille. Celui qui s’appelait du temps où il était encore Relais & Châteaux Hostellerie et désormais Hôtel pourrait s’appeler tout aussi bien village ou château car il appartient aux deux à moins que les deux ne lui appartiennent.


Abrité pour partie dans les murs de l’ancienne demeure de Louis de Balbes de Berton dit le « Brave Crillon » seigneur du lieu et homme de guerre français, qu’Henri IV surnomma le meilleur capitaine du monde mais aussi dans une dizaine d’habitations voisines rachetées au fil des dernières années, l’Hôtel de Crillon Le Brave est passé en 3 siècles du joug révolutionnaire à la tutelle bienveillante des Maisons Pariente qui en sont désormais les heureux propriétaires. Refuge privé au cœur de l’espace public, dénué de toute frontière ou barrière visible en dehors de volets bleus en marquant l’empreinte, Crillon pour les intimes a désormais sa beauté singulière pour seul blason. De ses bâtisses de pierres blondes prises dans un entrelacs de vigne vierge, il a su tirer un charme inégalable à la hauteur du mythique Mont Ventoux auquel il fait face. A l’ombre de cette figure tutélaire, le nouvellement baptisé a fait le plus naturellement du monde de son dédale babelien un conservatoire de cet art de vivre en Provence. Au cœur de ce village sans personne, enroulé autour de son église, avec les tours de son ancien château en ligne de mire et ce paysage de garrigues, où le bruissement d’oliviers argentés répond au parfum entêtant des lavandes, où le soleil semble chercher l’ombre sans jamais la trouver, les fenêtres qu’on ouvre au grand air, les ruelles qu’on gravit avec peine, les parasols qu’on déploie comme autant d’ailes d’oiseaux immaculés réjouissent dès les premières heures de journées faites pour s’étirer.

« Crillon Le Brave ou plus exactement son hôtel n’a pas d’égal en France et dans cette Provence qu’il incarne à merveille »

Dans cette Provence déjà célébrée par Daudet, Giono ou Pagnol, il ne serait pas besoin d’en rajouter tant le charme de ces vieilles pierres séculaires chauffées à blanc, l’élégance des cyprès posés en majesté taquinant l’azur, la distraction d’un concert de cigales ou d’un vol de tourterelles au-dessus du clocher sur la place d’un village laissé à la torpeur de l’été où seuls des lauriers roses et un olivier centenaire montent la garde, s’expriment sans retenue avant que des couchers de soleil n’incendient les façades aux volets lavande ou que mistral et tramontane nettoient chacun leur tour un ciel trop floconneux pour un lever de lune sans pareil.

« Crillon Le Brave et son paysage se suffiraient à lui seul si les Pariente n’en étaient pas tombés amoureux, s’ils n’avaient pas décidé d’en reprendre l’hôtel pour en faire une nouvelle maison à leur belle et sympathique image »

Oui, Crillon Le Brave et son paysage se suffiraient à lui seul si les Pariente n’en étaient pas tombés amoureux, s’ils n’avaient pas décidé d’en reprendre l’hôtel pour en faire une nouvelle maison à leur belle et sympathique image ( à l’instar du Coucou à Méribel et du Lou Pinet à St Tropez), d’en racheter quelques-unes et l’ancienne chapelle au passage, s’ils n’avaient pas choisi une fois de plus d’offrir tout cela aux talents de Charles Zana habile à revisiter l’esprit provençal, à lui insuffler cette juste dose de modernité avec l’air de ne pas y toucher à l’instar d’Amélie du Chalard dont on n’aura jamais tant parlé que cette année et à qui l’on doit encore l’accrochage aussi habile que pertinent de scènes de genre, de natures mortes dans leur jus ou juste décadrés côtoyant abstractions contemporaines issues de la collection des maitres des lieux ou d’artistes dont elle sait s’allier faveurs et fulgurances colorées pleines d’à-propos. Aux murs comme sur les mille et un coussins au caractère méridional affirmé, on retrouve avec bonheur le jaune des champs de moutarde, le bleu des ciels d’orage ou le vert d’olives à peine mûres dans une combinaison hautement réjouissante et toujours changeante. Évidemment, à l’instar des maisons qui les abritent et qui imposent pour se rendre de l’une à l’autre la plus jolie des balades aux détours des ruelles escarpées, pas une chambre ne ressemble à l’autre. Chacune possède une configuration, une vue, un agrément que lui envie sa voisine. Pour bien faire, il faudrait presque séjourner dans toutes. Heureusement, la saison relativement longue et la proximité d’Avignon suffisamment courte offrent à chacun la possibilité d’expérimenter, une fois la baignoire centrale ou la double, une autre la cheminée ou la terrasse et parfois tout à la fois sans parler des différents points de vue sur le Ventoux majestueux et la Vallée de la Mède en contrebas.

« Avec l’Hôtel de Crillon Le Brave, le Sud a encore de belles heures à vivre et la Provence un charme fou… »

Chaque chambre, même la plus petite d’entre-elles, déploie des trésors de confort et de joliesse avec moult objets chinés, livres à dévorer qui donnent ici plus que jamais le sentiment d’être bien et chez soi. Tout prend ici une couleur et une saveur particulières. Si Anissa en charge des cuisines se propose de régaler les appétits dans son intimiste et bucolique restaurant gastronomique la Madeleine (fermé lors de cette visite), la Table du Ventoux qui ne pourrait mieux porter son nom avec son panorama époustouflant offre déjà quelques belles assiettes relevées des herbes du jardin. Du côté du bar magnifiquement réaménagé par Charles Zana, Julien, le chef barman excelle à proposer des cocktails aussi colorés et ingénieux qu’inspirés par le terroir et l’histoire locale. Enlevés par un service débordant de fraicheur en pantalon beige et chemises à rayures, assiettes et verres colorés passent d’une terrasse ou d’une restanque à l’autre, à l’ombre de l’olivier, installés sur les coussins en bayadère ou à l’heure du pastis et de la pétanque face à la tour du château avec ce qu’il faut de hauteur apaisante et de silence idoine face à tant d’enjeu. Avec l’Hôtel de Crillon Le Brave, le Sud a encore de belles heures à vivre et la Provence un charme fou…

Mots : Patrick Locqueneux

Images : Patrick Locqueneux | Olivier Chevalier

 
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A partir de 345€/nuit

Surclassement selon disponibilité • early check-in & late check-out selon disponibilité • lunch pour 2pers.ou 100USD credit • petit déjeuner • accueil personnalisé

 
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