Back from… Lily of the Valley

Coup de soleil !

"Toute ma vie, j’ai rêvé d’être là. Entre un inconscient d’Antiquité et une extrême modernité, dans ce qui est sans doute le meilleur endroit au monde pour vivre. » Tels sont les mots quelque peu emphatiques d’un Philippe Starck jamais à court d’idées et de destinations où poser ses valises.

Mais il se pourrait bien que le bougre ait raison et que l’on fasse sa maxime sienne tant le parfum de son Lily of the Valley se veut enivrant. Bien qu’il n’y ait, dans son œuvre, aucun autre rappel de la belle et fragile efflorescence de mai, l’établissement conçu pour l’homme d’affaires Alain Weil et sa fille Lucie, en charge du développement de ce nouveau pôle hôtelier, méritait bien un nom à la hauteur, non pas de son étrangeté, mais de son offre exceptionnelle pour le moins inédite dans cette région et à la hauteur de ce souvenir d’une petite fleur blanche qui éclot au printemps sur le littoral, un souvenir cher à une famille habituée à y passer tous ses étés depuis plus de 40 ans.

« S’il n’est peut-être pas le meilleur ou le plus bel hôtel de France (...) Lily of the Valley en est assurément le plus cool et le plus enthousiasmant du moment (..) »

Si l’urbanisation et la proximité de la Croix Valmer ne peuvent être reniées, Lily of the Valley s’inscrit dans un paysage qui a défaut d’être totalement vierge en donne l’illusion, offrant quelques-unes des plus belles vues sur la Méditerranée en contrebas et dont la plage de Gigaro sera bientôt l’extension de son terrain de jeux. Non contents d’avoir mis en émoi la ville l‘été dernier et plus largement la presqu’ile voisine de St Tropez où Réserve, Cheval Blanc et Lou Pinet trustaient déjà l'actualité, la bande aux géniales ambitions s’apprête à ouvrir dès le printemps prochain ce qu’il manquait encore à ce nouveau temple qui cultive le plus que parfait, une plage doublée d’un restaurant - la plus grande du Var- mais aussi de l’autre côté du chemin des suites quasiment pieds dans l’eau avec piscines privatives ainsi qu’une spectaculaire et mystérieuse villa miroir posée dans le jardin. S’il faudra encore attendre un peu pour voir s’y exprimer tout le talent de l’insatiable designer qui fait déjà les riches heures d’établissements comme La C(o)orniche ou H(a)aitza coté atlantique, Lily of the Valley offre déjà pour l’heure, tout l’agrément de ces derniers voire bien plus. Sur la carte du tendre l’ayant mené de Venise à Comporta en passant par le Pyla, de tous ses lieux et destinations qu’il a marqué de son empreinte, Philipe Starck a puisé un langage qui lui est propre, celui d’un grand sud imaginaire, aussi érudit que vernaculaire qu’on ne s’étonnera pas de retrouver ici à un degré supérieur, très supérieur.

« Lily of the Valley offre (...) avec Philippe Starck (...) un grand sud imaginaire, aussi érudit que vernaculaire »

S’il n’est peut-être pas le meilleur ou le plus bel hôtel de France, encore faudrait-il s’entendre sur ces acceptions, Lily of the Valley en est assurément le plus cool et le plus enthousiasmant du moment dans la catégorie Resort ne serait-ce tout d’abord de par sa situation sur la colline Saint Michel là où autrefois un modeste trois étoiles s’amusait à dominer la crête des pins parasols et par-delà le bleu de la mer intense et infini, aujourd’hui point d’orgue du domaine. Vue de l’une des deux piscines semi olympiques que compte Lily of the Valley et du bien-nommé Vista le restaurant qui la borde en terrasse, la Méditerranée se laisse ici admirer comme jamais, fascinante presque caressante à peine dérangée par quelques sillages d’embarcations venues mouiller dans ses pourtours et entre ces caps. Ce sont d’ailleurs eux, Lardier, Taillat Camarat qui ont donné leurs noms aux pavillons-maisons disséminés sur le domaine abritant la quarantaine de chambres et suites dont d’antiques et picassiens vases aux blanches arabesques marquent l’entrée du haut de leurs piédestaux. Devant chacune d’entre-elles, dans des blocs de marbre brut comme arrachés à d’imaginaires carrières, Philippe Starck y a fiché des bâtons de bois noués pour la marche et des parapluies pour d’hypothétiques ondées à l’instar d’Amanzoe en Grèce avec lequel Lily of the Valley partage quelques similitudes, à commencer par ces toits et arches de béton qui ne demandent qu’à laisser s’enrouler vignes et jasminoïdes et dont l’ombre s’avère bienvenue jusque dans des rez-de-chaussée qu’on aurait cru hâtivement trop sombres mais qui s’avèrent de jolies cachettes avec leurs divines terrasses parfois prolongés de jardins privatifs qu’il fait bon contempler de véritables lits de repos aux matelas et oreillers remarquables.

« Ici les lampes aux abats jours de paille effilochée en forme de chapeau berbère coiffant des tables en marbre de Carrare sont les parfaits symboles de ces noces barbares et modernes que lui seul sait célébrer »

On oublie à quel point Starck est depuis les premières heures l’ardent défenseur de la commodité comme le précurseur de ce style "laid back" ou bohème chic qui fit autrefois les riches heures du Morgans Hotel Group, du Sanderson au Mondrian en passant par le Delano et tant d’autres. Qu’on aime ou non son style volontairement chargé et complexe, parfois impossible à photographier, on ne pourra jamais lui retirer cette obsession du confort dont les exemples ne manquent pas non plus en France du Royal Monceau à La C(o)orniche en passant par le Brach sans oublier les premiers Mama Shelter où quels que soient la taille ou le prix d’une chambre, l’agrément sait toujours se montrer à la hauteur. Sophistication et décontraction n’ont jamais aussi bien rimées qu’avec lui. Ne fut-il pas le premier à mettre les lits dehors et à sortir les draps allant avec ? Ici, les lampes aux abats jours de paille effilochée en forme de chapeau berbère coiffant des tables en marbre de Carrare sont les parfaits symboles de ces noces barbares et modernes que lui seul sait célébrer. Qui d’autre que lui pour dévaliser des stands entiers de brocantes et des rayons de bibliothèque pour composer de divins arrangements décoratifs jusque dans les moindres recoins et à des hauteurs inaccessibles. Seuls les murs semblent encore échapper à son appétit. Aucun tableau ne s’y est jamais accroché en dehors de quelques photographies toujours négligemment étalées sur des cimaises prêtes à s’envoler comme si l’objet décoratif ne devait jamais être admiré pour lui-même. Lily of the Valley ne fait pas exception à la règle.

« Avec Starck l’Afrique n’est jamais très loin et le métissage plus évident que dans cette vision d’un Sud élargi et joyeux »

Comme dans toutes ses réalisations, tout vient par dizaine : pieds de lampes, vases, livres, tables, assises se bousculent en tous sens brouillant pistes, frontières, époques, styles et goûts du sol au plafond et de l’intérieur à l’extérieur, ne laissant que peu de répit au vide ou à la rétine jamais fatiguée de toute cette accumulation comme rassuré par tant de bonne compagnie. Idem pour les terrasses ouvertes au grand air sous les canisses ou les arches de béton dont les cloisons de séparation en miroir renvoient la nature dans tous ses éclats et où la multiplication des assises comme des petits pains, mixant formes, hauteurs et matériaux pour que cet œil au contraire des fessiers n’ait jamais à se reposer. Que dire du village Wellness aux terrasses en teck ponctuées de larges poteries d’Anduze débordant de plumbagos et jasmins, de tables aux pieds d’inox poli miroir et plateaux de carrare jouent les contrastes avec d’indolentes chaises nattées aux motifs ethniques ou de son restaurant pensé comme une cabane de plage avec son intérieur de bois lazuré blanc ponctué de banquettes en chintz fleuri, couronné d’une frise de souvenirs tressée dans cette mémoire collective du Sud et des bords de mer entre maquettes de bateau, photos jaunies, lettres d’amour, couvertures de magazines et autres coupures de presses arrachés à nos souvenirs, ou de ces poteries de Tamegroute voisinant sur les cimaises avec leurs sœurs Vençoises. Avec Starck l’Afrique n’est jamais très loin et le métissage plus évident que dans cette vision d’un Sud élargi et joyeux entre fer forgé, bois et rotin tressé et où blés et mimosas séchés viennent se hisser jusque sous les toits en d’incalculables bouquets.

« Lily of the Valley aurait pu se contenter de sa vue imprenable et hypnotique comme seule source de réjouissance et d’une ouverture aux beaux jours comme unique viatique mais Lucie Weil en bonne fée, l’a rêvé tout bonnement exceptionnel, aussi pluriel qu’annuel »

Tout cela ne serait qu’anecdote si Lily of the Valley n’était rien d'autre qu’un hôtel comme les autres or il est tout le contraire. Il aurait pu se contenter de sa vue imprenable et hypnotique comme seule source de réjouissance et d’une ouverture aux beaux jours comme unique viatique mais Lucie Weil en bonne fée, l'a rêvé tout bonnement exceptionnel, aussi pluriel qu’annuel, préférant doubler le nombre comme la taille des piscines bordées de matelas rayés et abricotés avec coussins rebondis et éclatants assortis aux parasols claquants au vent, opter pour un village entier dédié à la santé, au sport et au bien être en général avec plus de 2000m2 d’installations des salles de fitness et de cours collectifs aux salles de soins, en passant par le salon de coiffure Cut by Fred, les saunas, le hammam, la douche à neige ou la fontaine à glace le tout animé par une équipe holistique de naturopathes, diététiciens, thérapeutes et coachs sportifs, s’en aller chercher l’habile Vincent Maillard dans les cuisines étoilées pour superviser les deux restaurants ou l’inénarrable Stéphane Personeni au Byblos voisin pour animer tout ce beau monde très à son affaire. Pour résumer, Lily of the Valley vaut bien plus qu’un détour ou que la saison estivale dont il fit évidemment la star cette année et pas seulement pour ses eaux presque toujours étales blanchies par le soleil levant, pétillantes au zénith ou teintées de rose sous l’effet du soir. Peu de lieux ont son éclat et son exigence. Lily of the Valley se veut le coup de soleil qu’on n’osait plus avoir.

Mots & images : Patrick Locqueneux

 
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À partir de 360€/nuit

Surclassement selon disponibilité • early check-in & late check-out selon disponibilité • 100$ resort credit • petit déjeuner • accueil personnalisé

 
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