Back from… Mandarin Oriental Marrakech

La quadrature du cercle !

Il a longtemps été le parent pauvre d’une hôtellerie marrakchi qui alignait les étoiles et les sources de réjouissances. Cantonné à être le point d’ancrage d’une clientèle rassurée de trouver en cette enseigne le porte étendard de son pays d’origine à défaut d’être celui de sa terre d’accueil, Mandarin Oriental Marrakech se voulait plus Mandarin qu’Oriental jusqu’à ce qu’une certaine crise ne s’en mêle et qu’un certain GM fraichement débarqué de Chine où il avait fait de l’Upper House de Hong Kong le phare de la ville ne le considère avec la plus grande attention.

« Plus Mandarin qu’Oriental, il a longtemps été la parent pauvre d’un hôtellerie marrakchi qui alignait les étoiles »

Marcel Thoma a assez vite compris que ce Mandarin Oriental malgré une architecture qui n’était pas la sienne puisqu’il s’agissait alors d’y héberger un Banyan Tree avait toutefois quelques atouts et pas des moindres à commencer par la signature très enviée d’un duo de designers stars en la personne de Gilles & Boissier. Ceux qu’on ne présente plus aujourd’hui signaient là l’une de leurs premières et plus abouties réalisations dans le domaine de l’hôtellerie usant de leur vocabulaire résolument masculin et néanmoins sensible pour aller droit à l’essentiel et à ce qui s’apparente à une certaine idée du confort.

« Ce Mandarin Oriental malgré une architecture qui n’était pas la sienne (...) avait toutefois quelques atouts et pas des moindres à commencer par la signature très enviée de Gilles & Boissier.  »

Si chacun des autres hôtels ou palais emblématiques de la ville rouge et aux alentours pouvait s’enorgueillir d’avoir un style voire une âme qui lui était propre au risque d’être bien souvent clivante, il restait au Mandarin Oriental à trouver la sienne. Pour cela, il ne disposait pas de beaucoup options en dehors peut-être de celle de faire consensus. Et c’est exactement le pari qu’a réussi Marcel Thoma ici.

« Le Mandarin Oriental Marrakech se distingue par une certaine forme de justesse en ce pays où l’on vient chercher bien souvent tout et son contraire à l’image du choix cornélien entre Medina et Palmeraie »

Si la Mamounia tire sa force de sa complétude et d’une localisation imparable, le Royal Mansour de son caractère et de sa soif d’excellence, l’Amanjena de son espace majestueux et paisible, le Mandarin Oriental se distingue lui par une certaine forme de justesse en ce pays où l’on vient chercher bien souvent tout et son contraire, à l’image du choix cornélien entre Medina et Palmeraie, chacun hésitant entre vernaculaire et modernité, besoin de se montrer ou de se retirer, de se frotter à la culture locale ou de se réfugier dans le confort du déjà-vu.

« Ceux désespérés de ne pouvoir résoudre la quadrature du cercle devraient en effet trouver leur compte en cet imposant palais et au sein des 54 villas ô combien superlatives qui passent indubitablement pour les plus spectaculaires et agréables de la ville. »

Ceux désespérés de ne pouvoir résoudre la quadrature du cercle devraient en effet trouver leur compte en cet imposant palais dont les cent mille roses viennent adoucir les contours quelque peu arides. Il faut ici faire fi des imposantes et vaines colonnes de son parterre, de la grandiloquente façade de son batiment principal pour se concentrer ailleurs, à commencer par les méandres d’un jardin de vingt hectares, comme toujours divin au Maroc, reliant entre elles quelques 54 villas ô combien superlatives qui passent indubitablement pour les plus spectaculaires et agréables de la ville.

« elles symbolisent à elles-seules et sur plus de 300m2 cette idée du confort absolu, d’une opulence mesurée et de bon ton peu commune au Maroc »

Toutes dotées de piscines et jacuzzis privés en leur coeur, d’un salon avec cheminée, d’une cuisine et de plusieurs espaces de détente extérieurs en plus d’un salon intérieur et d’une salle de bains de tailles identiques, elles symbolisent à elles-seules et sur plus de 300m2 cette idée du confort absolu, d’une opulence mesurée et d’un bon ton peu communs au Maroc. Dans ces tabernacles composés d’essences rares entre tabac et cuir, de murs glacés de tadelakt précieusement scarifiés, de tapis berbères délicatement noués et de marbres déployés en grandes largeurs où l’installation domotique dernier cri s’accommode de literie Ploh et de peignoirs Frette, rien ne vient ternir cette impression d’un luxe aussi feutré que délicat dont nul n’oserait en contredire la justesse comme l’a-propos.

« Foncièrement contemporain et délicieusement vernaculaire, voilà la parfaite gageure comme l’incroyable motto des lieux. Mandarin Oriental réussit l’inconciliable. »

Foncièrement contemporain et délicieusement vernaculaire, voilà la parfaite gageure comme l’incroyable motto des lieux. Mandarin Oriental réussit l’inconciliable. À 15 minutes de Marrakech, il donne la possibilité à chacun de vivre son rêve de séclusion sans pour autant renoncer à l’effervescence de la ville ou à la fête qui s’invite ici à rythme mesuré mais récurrent. Marcel Thoma a réussi à faire des lieux ceux où on aime passer une tête, pour un petit déjeuner d’affaires, un brunch suivi d’un après-midi au bord de la piscine, un apéritif élégant, un diner au Shirwan d’Akrame Benallal ou au Ling Ling signé Hakkasan au son d’un des DJ en résidence comme les praticiens venus du monde entier dispenser leurs protocoles au spa.

« Un parfum qui rend les lieux aussi désirables que l’Atlas aux neiges éternelles dont les crêtes dépassent au loin à l’horizon, presque intangibles et pourtant bien réelles.  »

Second atout majeur des lieux avec près de 2000m2, ce dernier n’ a rien à envier à ceux de ses illustres voisins. Entre cathédrale andalouse et citerne turque, avec ses murs de briques rouges et ses infinis couloirs en ogives, il distille là encore ce parfum subtil et délicat que l’on retrouve le soir au détours des allées fleuries de myriades de galants de nuit et qui rendent les lieux aussi désirables que l’Atlas aux neiges éternelles dont les crêtes dépassent au loin à l’horizon, presque intangibles et pourtant bien réelles.

Mots : Patrick Locqueneux

Images : Olivier Chevalier & Patrick Locqueneux

RESORT

À partir de 1.200€/nuit

Surclassement selon disponibilité • early check-in & late check-out selon disponibilité • 100$ de crédit • petit déjeuner • accueil personnalisé

 
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