Pour membres avertis !

Ouverte dans une relative confidentialité l’été dernier, l’avant dernière Soho House s’est glissée au prix d’un make-over plus que bienvenu dans les murs de l’emblématique et historique San Giorgio de Mykonos. Le boutique hotel aux allures de village grec imaginé par les incontournables Thomas Heyne et Mario Herte, duo toujours aux commandes de la plage soeur et voisine de Scorpios désormais elle aussi propriété du groupe anglais, a enfin trouvé l’avenir et les moyens qui lui faisaient défaut.

« Avec Soho House, l’emblématique et historique San Giorgio de Mykonos (...) a enfin trouvé l’avenir et les moyens qui lui faisaient défaut. »

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Voilà un pari qui était loin d’être gagné tant il pouvait ici y avoir à redire et de quoi pinailler avec raison. Cela en était d’ailleurs si improbable que l’on aimait presque en rire. Un couloir aérien, une musique de plage en contrebas qui portait jusque tard dans la nuit, un voisin indélicat laissant son terrain à l’abandon, un parking qui logeait sous la fenêtre… Rien de tout cela n’a vraiment changé, sauf qu’aujourd’hui le wifi ne fait plus de caprices et le robinet de la douche ne reste plus dans la main, bien au contraire ! Et même si les murs des salles de bains n’ont pu être poussés, ces dernières offrent tout le confort habituel d’une Soho House avec les immanquables aménités et les produits Cowshed en format XXL. Les chambres n’ont pas beaucoup plus changé mais elles ont elles aussi gagnées en agrément avec radio Marshall, mini bar de compétition et pléthore de coussins.

« L’esprit Soho House souffle indéniablement sur cette Soho Roc House avec un service et une clientèle à l’unisson. »

L’esprit Soho House souffle indéniablement sur cette Soho Roc House avec un service et une clientèle à l’unisson. Il fallait au moins cela pour renouer avec les lieux en pleine saison quand le cheap& chic se fait moins bon marché et que l’on s’interroge alors sur le rapport qualité prix de la destination. Les grincheux comme les pointilleux n’y trouveront sans doute pas leur compte. Mykonos a en effet changé sans qu’il soir permis de dire en mieux ou en pire. Les avis divergent comme dans toutes ces destinations où la demande finit par dépasser l’offre. Si Paradise Beach continue de chahuter les oreilles sans vergogne en contrebas pour une autre clientèle, Scorpios a aussi ouvert les portes de son agora moderne au bout du chemin en réservant son accès en priorité aux membres de la House qui sont désormais les seuls clients de l’hôtel, l’un ne pouvant désormais aller sans l’autre à l’instar de Soho Roc House et de Scorpios qui forment maintenant ce tandem aussi essentiel que complémentaire.

« Soho Roc House et Scorpios forment maintenant ce tandem aussi essentiel que complémentaire. »

Goûter à l’ensorcelante Scorpios n’est pas sans risque ! Celui qui y descend pourrait ne plus jamais en remonter. Car dans ce lieu véritablement unique, vivant des premières heures du matin jusque tard dans la nuit, tout réjouit. Rarement une plage n’aura porté la simplicité et l’évidence de son propos avec autant de talent(s). DJ’s, baristas, cuisiniers, serveurs, ils sont quelques 150 magiciens à y ouvrir sans relâche les chakras du plaisir avec une programmation culinaire et musicale impossible à décrire dans ses moindres détails sauf à rallonger encore ce compte-rendu d’une expérience qui ne s’explique pas mais se vit. Encore réaménagée cette saison et agrémentée d’une boutique avec vue sur mer, Scorpios s’est définitivement imposée définitivement comme la plage de l’île.

« en réservant désormais son accès à ses seuls membres, la Soho Roc House se prive certes d’une reconnaissance similaire mais préserve ses occupants en leur offrant le luxe de l’intimité et de l’exclusivité. »

De son côté, en réservant désormais son accès à ses seuls membres, la Soho Roc House se prive certes d’une reconnaissance similaire mais préserve ses occupants en leur offrant le luxe de l’intimité et de l’exclusivité. À eux seuls donc les premiers rayons du soleil qui percent à travers les volets et nimbent d’or les moustiquaires, la brise légère dans les palmiers, les jeux d’ombres sur le murs blanchis à la chaux, les siestes dans les hamacs en terrasse avec vue sur la mer bleue, immense et irréelle. Cette mer vers laquelle on retourne inlassablement piquer une tête de la plateforme de bois en contrebas, comme ce matin à la fraîche où on avait pris avec soi sa serviette sur l’épaule comme quand on était plus jeune, qu’on remontait le cheveu mouillé pour un déjeuner à l’ombre des persiennes avant de passer l’après-mid alangui en bordure d’une piscine désormais à débordement et tournée vers la mer en attendant que le soleil s’en aille y finir sa course et que le moment vienne d’observer ses derniers feux sur les murets de pierre sèche de la chapelle avec vue sur les champs alentour, avant qu’une envie pressante ne reprenne de filer sous la douche se dessaler, de passer un truc cool et de redescendre le chemin de ronde pour rejoindre encore et toujours Scorpios, histoire de danser sur les premières vibes de la soirée qui démarre au moment où les lampions se mettent eux aussi à flirter avec les derniers rayons d’un astre que chacun vient ici célébrer.

« Soho Roc House et Scorpios ne forment qu’un seul tout, à même de célébrer tout ce qui fait l’essence de cette Grèce que l’on affectionne tant »

Oui, Soho Roc House et Scorpios ne forment qu’un seul tout (sans oublier Noema tout juste ouvert en ville), à même de célébrer tout ce qui fait l’essence de cette Grèce que l’on affectionne tant et qui nous éloigne parfois d’une certaine objectivité. Pour membres avertis !

Mots : Patrick Locqueneux

Images : Patrick Locqueneux | Olivier Chevalier