Back from… The Rooster

Wake up call !

Oui les coqs chantent et plus que jamais sur l’Ile d’Antiparos et on les comprend tant ils ont de quoi se réjouir non pas qu’on ait en leur honneur baptisé un hôtel mais qu’un hôtel et quel hôtel ouvre enfin ses portes sur leur si belle île.

« The Rooster n’a pas que son nom comme seule singularité, il est sans aucun doute unique dans le paysage grec »

En effet, The Rooster n’a pas que son nom comme seule singularité, il est sans aucun doute unique dans le paysage grec et celui plus particulièrement immaculé des Cyclades. Point de murs blanchis à la chaux ou à peine ni de volets bleus ici. Derrière les pierres sèches de ses facades dissimulées dans le paysage presque lunaire mais néanmoins verdoyant de la crique qui l’héberge, The Rooster cache doublement son jeu. Aussi spectaculaire qu’innatendue la silhouette de son bâtiment principal comme celles de la quinzaine de villas qui l’entourent forment un ensemble assez inédit d’autant qu’il n’appartient à aucune chaîne reconnue. Sa propriétaire comme sa conceptrice l’a voulu ou plutôt désiré ainsi avec tout l’acharnement et la volonté d’une femme contrariée qui par respect pour son père, l’armateur Comninos, a décidé de taire ses velléités “hospitalières” pendant de longues années. Aujourd’hui Athanasia tire autant de peur que de fierté dissimulées de ce qu’elle a accompli seule ou presque avec l’aide de quelques amis.

« The Rooster se réclame de cette vernacularité qu’on affectionne tant et de cette singularité esthétique qui marquent les endroits du seau de l’inoubliable. »

Ne comptez pas sur elle pour l’avouer mais aujourd’hui encore elle doute de la justesse de sa vision malgré l’afflux des réservations et les sourires béats d’admiration de clients privilégiés s’y succédant dont nombre d’entre vous. Athanasia est de la trempe des inquiets nourris par le feu dévorant de la perfection. Rien n’échappe à sa sagacité, elle garde un œil sur tout et veille à l’ordonnancement de chaque détail, allant jusqu’à installer elle-même les différents éléments du décor qu’elle a imaginé avec cette juste dose d’élégance et de simplicité pile dans l’air du temps. N’allez pas pour autant croire qu’elle a créé ici un de ces lieux à la mode duplicables à l’infini ! Non, The Rooster se réclame de cette vernacularité qu’on affectionne tant et de cette singularité esthétique qui marquent les endroits du seau de l’inoubliable.

« Partout où le regard se pose, s’invite la surprise de ce mélange entre rusticité et modernité. »

En lieu et place de l’harmonie de bleu et de blanc que l’on s’attendrait à trouver ici, le brun des pierres chauffées au soleil côtoie le jaune couleur de miel des abeilles, le vert céladon des piscines s’impose sur des coussin cosmopolites entre velours et soie qui se parent tout autant de rouge groseille ou de motifs ottomans rappelant la Turquie pas si lointaine. Partout où le regard se pose, s’invite la surprise de ce mélange entre rusticité et modernité. Mais The Rooster vaut bien plus que les pages bien léchées d’un magazine de décoration que quelques fauteuils Plattner et bougeoirs pop viendraient gentiment chahuter. Ce Rooster donne à l’ile presque confidentielles des milliardaires comme un tour nouveau et la promesse de jours meilleurs. Au delà de son esthétique, le nouveau venu nous mène sur le chemin d’un art de vivre encore inédit et si précieux ici que l’on ne voudrait l’emprunter qu’avec douceur, pourquoi pas chaussés de furlane de velours, ces chaussons de gondoliers en bonne place dans la boutique imaginée avec l’aide de Célia Dragouni, apôtre du kimono et chantre de l’upcycling.

« On l’aura compris The Rooster ne cède pas plus à la banalité qu’à la facilité »

On l’aura compris The Rooster ne cède pas plus à la banalité qu’à la facilité ne serait ce déjà que par sa localisation imprenable sur la baie aussi sauvage qu’exclusive de Livadia. Que la mer s’y révèle d’un calme olympien ou violemment chahutée quand le Meltem s’en mèle, sa beauté reste intacte, mystique quand la brume du matin s’y accroche ou époustouflante quand le soleil l’incendie chaque soir avec une régularité presque infaillible laissant alors aux spectateurs alanguis sur les lits de repos du bar le cadeau d’une image indélébile bien que rebattue.

« The Rooster est un hotel certes mais pas comme les autres, un de ceux qui marquent (...) un lieu d’expérience et de reconnexion »

The Rooster est à cette image. Un hotel certes mais pas comme les autres, un de ceux qui marquent et pas que le réveil de l’île ou de sa créatrice qui avec lui a enfin trouvé sa voie et par la même le nom dont le baptiser. The Rooster a été abordé par Athanasia comme un lieu d’expérience et de reconnexion avec soi et la nature avant tout. Il fallait la voir quand l’hôtel n’était pas encore officiellement ouvert s’enquérir avec encore plus d’impatience et d’enthousiasme de l’arrivée de ses poules que des derniers éléments de mobilier manquants ! Car The Rooster est aussi une ferme qui a vocation à être encore étendue prochainement. Déjà proche de l’autosuffisance, située à quelques centaines de mètres de là, The Farm accueille non seulement les fameuses poules dont Athanasia a surveillé chaque jour la construction des enclos, les herbes, les fruits et légumes que l’on retrouve à la table du restaurant mai aussi une école de cuisine en plein air au cœur d’un restaurant éphémère et événementiel sans oublier une ravissante maison autonome de trois chambres dotée d’un abreuvoir transformé en bassin d’agrément disponible sur demande. Bien que pas tout à fait opérationnel en cette première saison, ce paradis paisible qui n’est pas sans rappeler Babylonstoren en Afrique du Sud et plus lointainement encore un certain Hameau de la Reine s’avère déjà un terrain de jeu privilégié pour Athanasia mais également pour le chef tatoué et amateur de jazz Andreas Nikolakopoulos qui trouve là comme à la criée des pêcheurs voisins de quoi nourrir la carte étonnement sophistiquée bien que 100% locavore de sa table. Là où encore trop souvent en Grèce la tradition s’oppose à la création, ici la cuisine précise et sensible d’Andreas réconcilie les deux réservant de belles fulgurances et de réelles gourmandises.

« Si la nourriture du corps a son importance au Rooster, celle de l’esprit n’est pas moins primordiale »

Si la nourriture du corps a son importance au Rooster, celle de l’esprit n’est pas moins primordiale. Chaque matin, chaque soir, chaque nuit de pleine lune, des sessions de yoga de tous types sont organisées au milieu des roseaux avec le bruit de la mer ou le son des bols et gongs guérisseurs en toile de fond. Ayurveda, dispensée dans les règles de l’art par Abbi, Qi Qong, méditation et breathwork complètent harmonieusement le programme du spa à l’approche éminemment holistique centrée sur le “slow living”.

Même les apaisantes et imposantes villas-suites du Rooster, au nombre de 17, avec leurs ouvertures magnétiques sur la campagne ou la mer, leurs lits et canapés opulents propices à l’indolence, leurs douches avec vue ou à ciel ouvert, leurs modestes cuisines extérieures ou leurs vasques intérieures taillées dans la pierre rappelant l’origine agraire des lieux renvoient à cette idée de communion paisible avec l’environnement. Bien que divinement aménagées et dotées du confort le plus moderne, aucune d’entre elles ne vient à rompre l’harmonie du dehors et la sobriété des lieux. Elles sont à l’image de ce plateau d’accueil en bois brut couvert de ces modestes ombelles déposées en offrande, de ces gourmandises artisanales et locales aimablement disposées en verreries anciennes ou liées d’un brin de paille : simples et délicates à la fois.

« Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, The Rooster comme l’île qui l’abrite méritent qu’on s’y attarde »

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, The Rooster comme l’île qui l’abrite méritent qu’on s’y attarde ne serait ce que pour se rappeler que le vrai luxe tient peut-être à l’humilité ou que douceur et art de vivre ne peuvent qu’aller de pair. Wake up call !

Mots : Patrick Locqueneux

Images : Patrick Locqueneux | Olivier Chevalier

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À partir de 580€ /nuit

Surclassement selon disponibilité • early check-in & late check-out selon disponibilité • 1 pique-nique sur la plage ou 1 déjeuner à la ferme (min 4 nuits) • petit déjeuner • accueil personnalisé


 
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