Back from… Riad Mena & Beyond

Un sacré phénomène !

Éprouver toujours le même plaisir à voir pousser des endroits aussi jolis et rares que ceux-là. Comme des fleurs précieuses à peine écloses, avoir envie de saisir ces adresses dans leur jeunesse et leur fraîcheur avant qu’elles ne se fanent comme encore trop de lieux sous ces latitudes. Pour celui-ci avoir du patienter quelques temps après son ouverture et ses trois ans de travaux, caressant sans cesse l’espoir de voir s’ouvrir dans l’intervalle « &Beyond », le pendant écologique et rural de ce Riad Mena. Mais de guerre lasse, avoir du céder à la tentation d’une première visite pour mieux revenir dès les difficultés de mise en eau de la piscine de 20m de cette ferme-permaculture situées à 3/4h de là en voiture en direction de la Vallée de l’Ourika enfin levées.

Après tout, n’avoir jamais trop d’une occasion pour revenir aux entrées ou aux fins de saisons musarder du côté de la Ville Rouge. Quel bonheur de voir Marrakech renaître sous l’impulsion de telles ouvertures et d’autres encore à venir. Ne pas comprendre ceux se privant toujours pour d’obscures raisons du dépaysement assuré et du charme bouleversant de cette destination à 3 heures de vol de Paris. Tout étant pourtant là, des compagnies aériennes toujours plus nombreuses à la desservir, des guichets de douane enfin en nombre, de l’aéroport prêt à s’agrandir et à se moderniser ou de la ville dorénavant impeccablement protégée et mise en valeur.

« Quel bonheur de voir Marrakech renaître sous l’impulsion de telles ouvertures »

Pourquoi ne pas octroyer à ce Riad Mena le pouvoir de décider les plus indécis, de réconcilier les allergiques à la touffeur de la Medina ou au style mauresque trop appuyé ? Avec ses 500m2, sa piscine de 8 mètres, son élégant patio, son jardin tropical, ses multiples terrasses et ses 6 chambres dont l’extravagante "The Grand" occupant tout un étage et dotée d’un lit de 2 mètres, avoir déjà de jolis arguments pour cela.Mais c’est sans compter sur le talent aussi rare que discret de la délicieuse et élégante Philomena Schurer Merckoll aidée de l’architecte d’intérieur Romain Michel-Ménière à faire de son Riad, ne pas avoir peur des mots, le Riad du Siècle ! Oui, un Riad enfin bien dans son époque pour des nomades d’aujourd’hui ! Pour autant ne pas s’attendre à être accueilli en grande pompe à l’aéroport par chauffeurs en livrées ou luxueuses berlines chères aux Amanjena et autres Mamounia, pas plus sur l’étrange place Moulay Idriss du quartier de Douar Graoua, terminus de ce transfert gentiment offert par la maitresse de maison après le tour complet des murs d’enceinte de la Medina. En connaître en effet plus d’un, interloqué par l’échange de salutations in situ avec Abdel ou Jaowad, l’hôte de la maison selon l’heures d’arrivée, ou par les quelques derniers cent mètres à parcourir dans les ruelles avant d’atteindre la porte anonyme de ce Riad. Avoir besoin ici d’esprits ouverts autant que d’esthètes pour déceler derrière chaque maladresse ou chaque bibelot chiné aux Marchés aux Puces environnants tout le charme et le sens de l’hospitalité marocaine, authentique, savoureuse, bancale mais jamais impersonnelle !

« Un petit bijou arraché à la tradition la plus austère avec ce twist de modernité bienvenu et rafraichissant »

Pour ma part ne pas m’être encore rassasié de ce petit bijou arraché à la tradition la plus austère avec ce twist de modernité bienvenu et rafraichissant à l’image de ces grands murs trempés dans le blanc comme les voilages ou les traditionnelles lampes de fer forgé sans oublier les salles de bains entièrement siglées du duo Starck-Duravit. Pas plus lassé de l’intervention, ici comme une évidence, de pièces de mobilier vintage à la limite de la déglingue comme cet Egg chair de Thor Larsen dans le salon marocain, cette table basse, Saarinen, posée entre deux Bertoia aux abords de ce délicieux bassin ourlé de céramiques anciennes ou cette salle à manger complète, laquée noire, tenant tête à une sublime armoire syrienne incrustée d’os de chameaux ! Mais vous en dire déjà trop, avoir plutôt envie de vous laisser découvrir par vous-mêmes les mille et un recoins de ce petit paradis bercé du seul chant des oiseaux et des palabres de Fatima, Loubna et Asna en cuisine Avoir rarement eu comme ici le sentiment de se sentir chez soi dès le premier instant, s’imaginant y poser ses valises pour longtemps, écrire ces futurs posts de la fenêtre ouverte de cette « Grand Suite » avec pour horizon le jeu de cache-cache des palmiers, des orangers et des bougainvilliers et pour compagnie le chat fauve et tigré de la maison à l’instar des toiles de parasol ou des rayons du soleil perçant à travers les vitraux pour diffracter la lumière en touches impressionnistes ! Oui, avoir plutôt envie de vous laisser contempler ce lieu certes encore en plein devenir, nécessitant d’infimes calages mais s’acheminant vers le plus heureux des avenirs, par la simple force de suggestion de quelques images difficilement choisies parmi les centaines capturées plutôt que par le menu détaillé des réjouissances vous attendant ici. Laisser à Philomena le temps de finaliser toutes ses idées dont une véritable « honesty kitchen » pour faire de cette maison vraiment la vôtre le temps d’un séjour.

« Riad Ména, un sacré phénomène »

Ne pas hésiter d’ailleurs à en réserver l’exclusivité en famille ou entre amis, même à deux pourquoi pas ? Vous assurer de pas trouver meilleur agrément, sans parler du prix, dans la Medina, même parmi les Relais Châteaux et autres établissements dits de luxe mais désespérément tristes et datés. À 1.800€ la nuit pour 14 personnes avec hammam privé, petits déjeuners divins, boissons non-alcoolisées, pâtisseries marocaines au chevet, ne pas regarder à deux fois pour avoir le privilège d’être entre soi ! Pour le reste, compter 25€ les déjeuners et 35€ les dîners préparés par les mains expertes de Jouahara ! Sinon, se réserver toujours la possibilité de profiter de la localisation en plein cœur de la Médina pour tester une des précieuses adresses sélectionnées par Philomena, intransigeante côté cuisine, notamment son chouchou et depuis le nôtre, le tout nouveau Café NoMad à 200 mètres, le restaurant-café-épicerie tant attendu lui aussi à Marrakech, une petite révolution du goût à l’image de celle menée sans trompette ni tambour du côté de Riad Mena, Mena pour Philomena bien sûr. Un sacré phénomène !

Mots : Patrick Locqueneux

Images : Patrick Locqueneux | Olivier Chevalier

home away from home
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À partir de 150€/nuit en chambre ou 1800€ l’exclusivité du Riad jusqu’à 14 pers. • petit déjeuner • personnel

accueil personnalisé • transferts aéroport aller-retour

 
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