Back from… Baccarat New York

Brillant !

Longtemps il fut la seule référence en ville. Avant qu’Aman ne vienne lui ravir la palme du luxe et de l’élégance avec son opus new-yorkais, Baccarat New York régnait en maître dans la catégorie Grand Hôtel aussi bien sur l’Upper East Side que sur Manhattan tout entier. Ceux insensibles aux inspirations asiatiques ou au contraire très sensibles aux tarifs amanesques continuent pourtant de lui donner la préférence et on les comprend tant la première incursion de la célèbre cristallerie dans l’hôtellerie tient du petit miracle.

« Là où tant d’autres, qu’ils soient couturiers, bijoutiers ou bien traiteurs ont plus ou moins réussi à imposer leur marque hors de leurs métiers, Baccarat a su tirer son épingle du jeu et ce du premier coup. »

Là où tant d’autres, qu’ils soient couturiers, bijoutiers ou bien traiteurs ont plus ou moins réussi à imposer leur marque hors de leurs métiers, Baccarat a su tirer son épingle du jeu et ce du premier coup. Peut-être parce que la maison crée, façonne et distribue, avec près de trois siècles d’histoire derrière elle, une large gamme d’objets décoratifs au delà des arts de la table constituant de facto un inventaire suffisant à meubler ou à personnaliser un lieu de réception et a fortiori un hôtel. Mais aussi peut-être parce que la singularité des lieux et son absence de doublon pour l’heure empêche la marque de céder à toute dérive ou facilité. Presque dix ans après la brillante idée de Barry Sternlicht (à qui l’on doit aussi les marques 1 Hotels et Treehouse) de faire rayonner l’univers de Baccarat dans le domaine de l’hospitalité sur des critères d’excellence et de luxe parfaitement légitimes, rien n’est venu en démentir la pertinence comme la justesse.

« Le luxe a trouvé avec Baccarat New York un écrin à sa mesure, grandiose et intime, faisant la part belle à l’exclusivité et à l’artisanat grâce à l’intervention du duo d’architectes, ici un peu alchimistes, Gilles & Boissier »

Le luxe a trouvé avec Baccarat New York un écrin à sa mesure, grandiose et intime, faisant la part belle à l’exclusivité et à l’artisanat grâce à l’intervention du duo d’architectes, ici un peu alchimistes, Gilles & Boissier qui n’ a pas ménagé sa peine pour multiplier les références au cristal et à l’histoire d’une maison pluri-centenaire, jouant avec la matière et ses reflets et dont la facade aux oscillations géométriques reste l’exemple le plus frappant. Malgré l’anonymat relatif de ses trois portes d’accès muséales Baccarat New York ne dépare pas face au MOMA loin s’en faut.

« Dès le hall franchi, on comprend qu’à Baccarat New York tout se veut là pour faire sens et servir une histoire dont l’art ne saurait être absent »

Dès le hall franchi, on comprend qu’à Baccarat New York tout se veut là pour faire sens et servir une histoire dont l’art ne saurait être absent. L’installation faite de 2000 verres Harcourt éclairés par des leds dans un ballet ininterrompu donne le ton. À l’étage, du Petit Salon au Grand Salon en passant par la bibliothèque en enfilade reprenant les codes bourgeois de l’appartement parisien, les références se multiplient, avec notamment des oeuvres d’Eva Jospin ou de Christian Astuguevielle jouant les trouble-fêtes sous la multitude de lustres pour certains uniques et démesurés dans une cinématographie toute américaine. Au bar, complété d’une jolie terrasse arborée s’ouvrant sur le musée voisin, ce sont les écuries de Versailles que reprennent les plafonds voûtés et aux murs un condensé des Beaux Arts depuis 1764, date de création de la Manufacture qui s’expose. Devant chacune des 114 chambres et suites de l’hôtel un verre Harcourt, le modèle iconique de la maison en série limitée et réinterprété par la vision d’un artiste, veille quant à lui sous cloche, telle une memouza. porte bonheur. Au total, quelques 15.0000 pièces de cristal et autant d’allusions à la matière sous toues ses formes ont trouvé refuge dans cet hotel aux allures de maison particulière réchauffée par une cheminée à double foyer en hommage aux fours de la cristallerie.

« on ne fait pas dans la demi-mesure à Baccarat New York »

Dans chacune des catégories de chambres toutes ouvertes sur la ville du sol au plafond et baignées d’une luxueuse harmonie de champagne, ivoire, platine et ébène, on retrouve les mêmes éléments de confort et d’opulence d’un parfait pied à terre tels que lit à baldaquin, draps de lin blanc immaculés, plaid en cachemire italien, bureau xxl, coin salon, télévision ayant le bon goût de se cacher sous des miroirs sans tain, salle de bains en marbre et cristal jusqu’aux verres à dents, produits d’accueils spécialement imaginés par la maison Francis Kurkdjian et comble du luxe, un coffret minibar de laque rouge, à l’image des bouquets de rose fleurissant un peu partout dans les parties communes, contenant toute une collection de verres en cristal adaptés à chaque breuvage. Le champagne, lui, est livré en chambre via une touche spéciale sur le téléphone. Autant dire qu’on ne fait pas dans la demi-mesure à Baccarat New York. Il en va ainsi de la piscine de quinze mètres carrelée d’un damier noir et blanc à la française au coeur d’un spa conçu en exclusivité avec La Mer ou de la voiture de courtoisie de la maison qui permet de se déplacer jusqu’à quinze blocs alentours sans parler des 280 livres d’or immaculés garnissant les rayonnages de la bibliothèque marquant chaque année de la date de creation de la Manufacture à aujourd’hui ou des panneaux coulissants des salles de bains peints à la main.

« nous sommes avec Baccarat New York dans cette idée d’une France qui s’exporte et dont on révère tout autant le savoir faire que l’élégance »

Au delà d’un alignement de chiffres et à l’instar du chef étoilé alsacien Gabriel Kreuther qui vielle à la restauration proposant dans un format décomplexé les grands classiques des deux côtés de l’Atlantique, nous sommes avec Baccarat New York dans cette idée d’une France qui s’exporte, dont on révère tout autant le savoir faire que l'élégance, et qui nous ferait regretter les riches heures d’un Concorde mettant les deux villes à trois heures de distance. Ses résidents comme les new-yorkais de l’Upper East Side, célèbres ou anonymes, ne s’y sont pas trompés. Ils raffolent des lieux à toute heure du jour et de la nuit, un verre à la main évidemment et en cristal de préférence. Brillant !

Mots & images : Patrick Locqueneux

grand hôtel

À partir d’env. 1050€/nuit

Accueil personnalisé • early check-in & late check-out selon disponibilité • surclassement selon disponibilité • petit déjeuner • 100$ credit

 
Précédent
Précédent

Back from… Hotel Costes

Suivant
Suivant

Playlist… Winter 2023