Back from… Le Moulin de Lourmarin

Joli moulin !

Du moulin d’origine, il ne reste aucun signe de distinction à l’exception de son nom en lettres d’ocre qui orne désormais sa belle façade de pierres fièrement dressée à l’entrée de ce village classé parmi les plus beaux de Provence. Si sa simple appellation aurait suffit à elle seule à exprimer toutes les couleurs de cette région si chère à Giono ou à Daudet, le travail conjoint de Saint Lazare (autrefois BePoles) à l’identité et Maison Jaune à l’architecture intérieure n’a fait que renforcer ce caractère provencal, forcément solaire et délicieusement convivial.

« Avec ce nouvel opus (..) Beaumier peut s’enorgueillir d’avoir ouvert la voie d’une nouvelle itinérance aussi accessible que jolie. »

Il n’en fallait pas plus pour inscrire ce Moulin de Lourmarin dans cette France d’étapes entre mer et montagne où il fait bon s’arrêter, une vision chère au groupe Beaumier qui vient d’en faire l’acquisition et à qui à qui l’on doit déjà entre autres Les Roches Rouges de St Raphaël ou l’Alpaga de Megève. Avec ce nouvel opus suivi par la reprise du Galinier à deux pas (encore en travaux) et de la Bastide de Capelongue tout juste terminée, Beaumier peut s’enorgueillir comme à la montagne entre Megève, Val Thorens et Courchevel d’avoir ouvert la voie d’une nouvelle itinérance aussi accessible que jolie. Le Moulin de Lourmarin n’a en effet pas d’autre prétention que ses 4 étoiles affichées à la porte. Le service fraîchement recruté et à peine éprouvé ne saurait d’ailleurs, comme partout ailleurs ces temps-ci, en supporter d’avantage et cela n’ a pas d’importance tant son intégration dans le paysage local se veut aussi cohérente que réussie et n’est ce pas là l’essentiel ?

« Séjourner au Moulin de Lourmarin, c’est se délecter (..) de tout ce qui fait le charme de la campagne et de la Provence. »

Séjourner au Moulin de Lourmarin, c’est prendre le pouls d’un village réveillé dans son chuchotement matinal par son lot de badauds en goguette, prendre part de la fenêtre à la convivialité d’un café en terrasse, se délecter d’un apéro qui démarre avant l’heure ou d’un déjeuner qui s’étire à l’ombre des tauds en raffia, savourer la morsure du soleil à travers les persiennes comme la joie d’une nappe dépliée à la hâte sur des tables en fer forgé du même blanc, ne pas se repaître du mariage cinglant des citrons et des immortelles, du bleu de l’azur imperturbable malgré l’assaut répété des cloches et des cigales comme des guirlandes qui courent dans les oliviers le soir venu, bref de tout ce qui fait le charme de la campagne et de la Provence.

« Ce Moulin de Lourmarin malgré ou grâce à ses 25 chambres se veut un concentré de la région et de ce qu’elle a de meilleur à offrir. »

Ce Moulin de Lourmarin malgré ou grâce à ses 25 chambres se veut un concentré de la région et de ce qu’elle a de meilleur à offrir. Son épicerie sur le trottoir d’en face est à son image. Elle regorge de produits du terroir aussi bons que beaux, d’en-cas à savourer sur le pouce ou à ramener chez soi selon l’humeur si on ne s’est pas laissé prendre au piège délicieux de la cuisine solaire et inventive de Julien Serry qui n’a pas oublié ses années chez Quintonic à Paris ou au Chardon d’Arles, travaillant ses produits de saison avec la verve du moment. S’asseoir à sa table est un autre des plaisirs de ce Moulin de poche.

« juste ce sens de l’à-propos, ce bon goût de ne pas trop en faire, de penser global et local à la fois »

Tout comme celui de contempler la partition très réussie de Marine Delaloy et Paula Alvarez de Toledo, le duo de Jaune, à la décoration. Là encore rien d’exceptionnel, juste ce sens de l’à-propos, ce bon goût de ne pas trop en faire, de penser global et local à la fois. L’enduit immaculé aux murs, le jonc de mer au sol comme en tête de lit, les petits rideaux sous les vasques des salles de bains en carreaux vernissés ocre, les appliques cigales, le mobilier de paille signé des Editions Midi, les céramiques chinés, les livres choisis et les bouquets de fleurs séchés font de ce Moulin une étape obligée pour tous les amoureux de la région qui ont compris que “cheap & chic” pouvaient faire bon et beau ménage.

Mots : Patrick Locqueneux

Images : Patrick Locqueneux & Olivier Chevalier

cheap & chic

À partir de 170€/nuit

petit déjeuner • accueil personnalisé

 
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