Back from… Domaine de Primard
Echappée belle…
Primard est à l’image du printemps, il porte en lui la promesse d’un renouveau. Celui d’une campagne aux portes de Paris et d’un art du jardin retrouvé. Il parle à nos élans bucoliques comme à nos rêves d’enfants, à notre soif d’évasion. A la fois, source de joies et de libertés, le dernier né des Domaines de Fontenille ne fait pas exception à la règle.
Reprenant les codes déjà vus à Lauris, à Minorque ou à Seignosse, le Domaine de Primard ressuscite cette idée d’un luxe accessible en célébrant les noces de la terre et de la pierre. Une vie de chateau accessible à un jet de pierres de Paris, au milieu d’une campagne vallonée et bucolique en lisière de la Normandie, là où se nichent l’ancien chateau de Diane de Poitiers à Anet comme le non moins remarquable musée jardin de Claude Monet à Giverny.
Littéralement posée sur l’Eure qui coule à ses pieds, cette noble demeure Directoire a pour compagnie cygnes prenant leur envol dans la brume matinale, barques frayant ses méandres et canards en balades. La centaine d’hectares l’entourant aujourd’hui de part et d’autre n’a pas fini d’en renforcer le caractère et le charme qui fit succomber autrefois et pendant plus de trois décennies la plus célèbre de nos actrices.
Sous l’impulsion et avec la complicité de Catherine Deneuve qui en perpétua le travail toutes ces années, le célèbre paysagiste Jacques Wirtz y fit des merveilles, faisant danser les roses et tourner les buis. Aujourd’hui, Gérard le volubile et fidèle jardinier veille encore au bon ordonnancement des choses comme au rythme et à la douceur qui prévalent ici. Son chapeau de paille vissé sur la tête, il foule inlassablement les allées traquant une éclosion de rose par ci, une mauvais herbe par là pour le compte des nouveaux et heureux propriétaires Frédéric Biousse et Guillaume Foucher. Le duo qu’on ne présente plus mais surtout Guillaume passionné de jardins ont fait du domaine leur nouveau terrain de jeu, le remodelant quelque peu et lui adjoignant de plus rustiques et non moins bucoliques extensions. Ainsi, entre la Maison principale dite sur l’Eure, les bâtiments annexes du Verger et de la Ferme abritant également le spa signée Suzanne Kaufmann, se déploient désormais quelques 50 chambres s’abandonnant à une simplicité désormais coutumière dans les Domaines de Fontenille.
On l’aura compris, le propos ici comme ailleurs n’est pas de se prendre au sérieux ou de se hausser du col. Guillaume et Frédéric ont abandonné depuis longtemps toute velléité de ce genre comme toute forme de didactisme, aussi bien dans leur nouvelle vie que dans leur démarche hôtelière. Primard ne se veut pas chateau mais maison, à l’image de toutes leurs propriétés. Ne cherchez pas ici une leçon d’histoire, un manifeste décoratif ou un verbeux story-telling. Ceux à la recherche d’une tranche d’histoire fantasmée ou ressuscitée par un Jacques Garcia ou des vestiges du mythe Deneuve en seront pour leurs frais. Primard, sous ses belles et fières allures reste une maison de campagne et rien d‘autre que cela.
La nature ne s’y est pas trompée. Elle a trouvé un cadre à sa mesure pour s’y étirer gaiement et faire fi des conventions. Ainsi, escargots et champignons en terre cuite s’exposent avec facétie sur les murs tandis que d’irrévérencieux bouquets de fleurs séchées suspendus aux plafonds s’amusent à faire tourner les têtes. Naturellement le vert des feuillage alentour alternant avec le bleu du ciel se répandent sur les murs, les moquettes ou les assises tout en rondeur, rappelant les méandres de l’Eure jouant en pleins et déliés en contrebas, sous les tilleuls à l’ombre desquels quelques embarcadères et un bar aux beaux jours invitent à la rêverie.
Dans cette fugue champêtre, les tables de fer forgé sous les pommiers et les cerisiers en fleurs, les nappes blanches dépliées au grand air, les pas qui crissent sur le gravier, le souffle du vent dans les tilleuls, forment un tableau impressionniste aussi changeant qu’inspirant. Eric Fréchon, qui en supervisaient aux premiers mois les cuisines, d’Eglantine au Bistrot Octave en passant par la table d’hôtes dans l’ancienne cuisine de la Maison et jusqu’à la serre gentiment encombrée de semis en attente servant de cadre buissonnier aux goûters ou autres diners privés, y avait d’ailleurs puisé un répertoire renouvelé et sensible dont l’oignon paille fut sans doute le meilleur exemple. Avec l’annonce récente de Romain Meder comme chef exécutif du Domaine, Primard s’est trouvé un successeur de taille avec celui qui régala autrefois les gourmets sous les ors du Plaza Athénée et qui sans nul doute trouvera là le parfait territoire d’expression d’une cuisine tournée vers le végétal.
Le Domaine de Primard n’a pas encore fini de nous régaler et de nous rappeler à bon escient que rien ne vaut un dimanche à la campagne ou plus si affinités pour une échappée belle !
À partir de 280€/nuit
Surclassement selon disponibilité • early check-in & late check-out selon disponibilité • petit déjeuner • 1 expérience exclusive • accueil personnalisé