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Singita Sweni : avant-poste du Paradis !

"Alors, quel animal voudriez-vous voir ? » avait demandé Sunday du haut du siège de sa jeep, casquette déjà vissée sur le tête et 22 long rifle gentiment alignée sur le capot. « Des girafes ! » lui avais-je répondu comme par défi, persuadé qu’elles ne seraient pas si faciles à débusquer dans cette partie du Kruger oubliant que le parc en comptait tout de même 9.000. « Ok, mais combien ? » avait-il renchérit avec un sourire au coin des lèvres, sûr de lui ! « Ten ! » lui avait je crié alors sans réfléchir. Je l’avais touché mais pas coulé. « Okay, okay…so let’s go !» avait-il lancé, un peu décontenancé, à Jacques qui allait être notre guide et chauffeur pendant 48 heures. Jacques n’était pas venu nous accueillir à notre descente d’avion. Un de ses collègues, buriné comme un éléphant et de la blondeur d’un lion, sosie immanquable de Peter Beard, avait été envoyé en parfait émissaire de cette Afrique idéale qui a pour cadre le parc Kruger et comme hôte Singita.

C’est d’ailleurs sur cette piste privée de Satara et devant son lounge de fortune à ciel ouvert que commence l’aventure africaine selon les préceptes d’une marque créée par Luke Bailes il y a maintenant 25 ans et qui a pour credo l’excellence. Au-delà de conserver la biodiversité, d’aider les communautés locales ou de faire preuve de durabilité, cette « Place des miracles » comme elle se nomme en langue Shangaan a su embellir tout d’abord ce bout d’Afrique du Sud puis au fil des années la Tanzanie, le Mozambique, le Zimbabwe ou bientôt le Rwanda.

« Sweni Lodge où la route nous mène ce jour appartient aux 12 camps et 5 écosystèmes que la vision de Luke Bailes a su embrasser avec un égal talent. »

Sweni Lodge où la route nous mène ce jour appartient aux 12 camps et 5 écosystèmes que la vision de cet homme a su embrasser avec un égal talent. Il suffit d’être témoin sur le tarmac des effusions et des fraternelles étreintes auxquelles se livrent les partants pour comprendre qu’ils n’en sont pas à leur premier voyage et encore moins à leur dernier. Comme chez les Amanjunkies, venir à Singita intime à ses hôtes la promesse de devoir y revenir. Qu’on le veuille ou non, se frotter à l’excellence équivaut bien souvent à tomber dans un pot de miel.

« Le miel a ici des couleurs et des parfums aussi inédits qu’exclusifs. »

Le miel a ici des couleurs et des parfums aussi inédits qu’exclusifs. À la faveur de son dernier remodelage l’été dernier par le talentueux duo Cecil & Boyd, Singita Sweni déploie une palette de tons presque en rupture avec les codes habituels. S’il est fortement déconseillé aux « gamers » de se vêtir de couleurs vives comme de blanc ou de noir, le lodge n’a pas hésité pour sa part à orner ses murs brique de toiles aux couleurs chatoyantes, d’en surligner ou d’y tremper sans vergogne quelques pièces de mobilier mixant vernaculaire et modernité. Rendant ainsi hommage aux rolliers à longs brins nichant dans ses frondaisons ou aux libellules amerrissant sur sa rivière éponyme où s’ébattent dès potron-minet crocodiles et hippos, les lieux ont été métamorphosés, laissant la joie de vivre du dehors entrer par les baies grandes ouvertes. Elle ne s’arrête pas aux cimaises puisqu’elle s’affiche également sur les visages de chacun des membres de cette famille veillant au confort d’à peine une quinzaine d’hôtes et placée ce jour-là sous la direction pour le moins joviale de Marilie.

« Le luxe tient dans l’espace à vivre de chacune des suites et à l’évidente intimité d’un lodge pas comme les autres. »

Avec seulement 7 suites dont une toute nouvelle dotée d’une piscine privée et pouvant être convertie en villa de 2 chambres par l’adjonction d’une autre unité, on ne peut pas dire que Singita Sweni joue la carte de la démesure. Le luxe tient dans l’espace à vivre de chacune d’entre-elles et à l’évidente intimité d’un lodge pas comme les autres. Impossible donc de ne pas se souvenir, et ce dès le premier jour, de tous ces visages aussi enjoués que dévoués qui font partie de cette aventure se voulant aussi et avant tout humaine. Impossible non plus de ne pas se réjouir de retrouver chacun d’entre eux avant ou après les « games » qui rythment idéalement la journée. Ces excursions dans la brousse restent évidemment le point d’orgue le plus addictif même si les moments des repas attirent toutes les convoitises, tant la cuisine sur mesure et aux accents d’aujourd’hui préparée par Sydney et inspirée par le célébrissime Liam Tomlin loin des poncifs à même de séduire une clientèle anglo-saxonne ici surreprésentée ravit les papilles. Naïvement, l’on pourrait croire qu’un premier safari émousse l’intérêt du suivant or il n’en est rien. Le plaisir de la découverte demeure intact du matin au soir comme d’un jour à l’autre. À vrai dire, l’on ne s’en lasse jamais surtout quand au lieu des 10 girafes envisagées ce sont plus de 25 qui s’amusent à couper la route d’un Sunday incrédule.

« L’expérience Singita ne se limite pas à une hospitalité allant au-delà des standards. »

La fascination tient également à tous ces moments de la vie animale, heureux ou tragiques, à partager de manière là-encore aussi intime que privilégiée. L’expérience Singita ne se limite pas à une hospitalité allant au-delà des standards. Fidèle aux principes du loge africain, elle se vit en formule tout inclus avec véhicule, guide et chauffeur à disposition dans le cadre d’une réserve privée de quelques 13.500 hectares. Difficile de faire plus exclusif même si dans le cas de la découverte de lionceaux nés quelques semaines plus tôt et accompagnés de leurs parents ou celle des restes d’un koudou en proie aux hyènes et vautours affamés, on n’hésitera pas à convier un autre véhicule (jamais plus) pouvant se trouver à proximité. Les plus beaux moments sont aussi ceux que l’on partage. Le reste du temps, à Singita l’observation des différentes espèces de cette réserve de la biosphère, « big five » compris, se fait sans aucune autre présence alentour dans un silence d’or.

« L’observation des différentes espèces de cette réserve de la biosphère, « big five » compris, se fait sans aucune autre présence alentour dans un silence d’or. »

Combien de ces souvenirs me reviennent maintenant en mémoire et me mouillent encore le coin des yeux à leur simple évocation. Les matins où la brume tarde à se dissiper sur le passage des pintades rassemblées en escadrilles joyeuses, les premiers éléphants en file indienne se confondant dans les contreforts du Lebombo avant de se laisser admirer en toute indécence, les lionnes aguicheuses veillant sur leurs lionceaux trop dociles, les impalas bondissant par milliers ne sachant quoi faire pour mériter les regards blasés, les zèbres so chic tout en rayures, les girafes altières signalant à la vue exceptionnelle de Sunday, par leurs imperceptibles mouvement d’oreilles, la présence de prédateurs, les léopards traqués à pied ou capturés dans la lumière des projecteurs balayant la savane, le jeu des phares qu’on allume et qu’on éteint pour n’effrayer personne, les couchers de soleil s’étirant autour d’apéritifs pris à même le capot du Land rover se transformant pour l’occasion en bar de fortune, les ciels constellés d’étoiles comme autant de confettis blancs et puis bien sûr, les retours au lodge, le moment de quitter Jacques et Sunday, la promesse de se revoir pour le « game » suivant, les sourires entendus et satisfaits, les pupilles encore grands ouvertes et troublées d’avoir vécu et partagé ces moments de retour à la terre et aux origines de la vie, la joie encore de raconter à ceux qui sont restés, de voir dans leurs yeux que même si eux aussi auraient aimé en être, le bonheur des uns suffit au bonheur des autres.

« Dans cette Afrique du Sud et a fortiori à Singita Sweni, il y a une leçon d’humanité et d’humilité à prendre »

Dans cette Afrique du Sud et a fortiori à Singita Sweni, il y a une leçon d’humanité et d'humilité à prendre comme si la beauté naturelle du site et la richesse très ordonnancée du lodge nous enjoignaient plus que jamais à dire merci. Presque osmotiques, l’une et l’autre se répondent pour ne faire plus qu’une. L’omniprésence du bois comme les formes organiques, les douches extérieures ou les lits de campagne installés le soir sur les decks des suites suspendues aux bruits du dehors, la piscine et la rivière en superposition, les tauds de bois tressés et mêlés aux branches des acacias font de ce Singita Sweni un avant-poste du paradis.

Mots : Patrick Locqueneux

Images : Patrick Locqueneux | Olivier Chevalier

experience
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À partir d’ env. 1.550€/nuit  • pension complète boissons incluses • safaris 2 fois/jour • lingerie • transferts piste de Satara

early check-in & late check-out selon disponibilité • cadeau d’1 valeur de 100$ • accueil personnalisé

 
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