Back from… Airelles Gordes, La Bastide

Le bon goût de la Provence !

Ce n’est un secret pour personne. Gordes se revendique, à juste titre, comme l’un des plus beaux villages de France, voire du Monde pour certains. Au cœur du Lubéron, à flanc des monts de Vaucluse, sa position dominante en a fait l’un des enfants chéris de cette Provence authenthique où bories, moulins, fontaines, lavoirs et autres aiguiers continuent d’habiter le paysage. Ce dernier est ici à couper le souffle. Infini, solaire, attachant il s’ouvre de tout côté mais principalement des balcons, terrasses et jardins suspendus de la Bastide de Gordes rebaptisée Airelles Gordes, La Bastide il y a déjà presque dix ans.

« Une fois de plus, Les Airelles ont réussi leur coup, transformant cette auberge vieillissante en un des fleurons de la Provence et accessoirement un Palace de France »

Une fois de plus, Les Airelles ont réussi leur coup, transformant cette auberge vieillissante en un des fleurons de la Provence et accessoirement un Palace de France, certes au prix d’importants et coûteux travaux mais aussi grâce à leur style inimitable et à leur légendaire sens de l’hospitalité. Porté sur les fonds baptismaux par Madeleine Munier, cette maison éminemment provençale a séduit d’emblée une clientèle américaine friande de cette France de carte postale que le groupe s’emploie à figer dans l’époque et que Giono aurait adoré conter dans sa Provence.

« Avec force galons, velours, imprimés, bois cirés, tomettes, dorures et antiquités cette bastide s’est parée de nouveaux atours à la patine de l’ancien »

Avec force galons, velours, imprimés, bois cirés, tomettes, dorures et antiquités, cette bastide s’est parée de nouveaux atours à la patine de l’ancien la faisant ressembler à une vaste demeure seigneuriale du XVIIIème dont personne n’aurait réussi à s’échapper à l’heure des comptes. Une armée de serviteurs en tenue, robe longues et dentelles pour les dames, bas, culottes courtes et canotiers pour les hommes y virevoltent, comme à l’époque, avec élégance sur ses dix étages et autant de couloirs désormais desservis par ascenseurs.

« Tout y bat à l’unisson, d’un même propos et d’un même coeur sans que l’on demande à vérifier l’authenticité du décor ou des sentiments »

A l’instar des Airelles Versailles ou des Airelles Val d’Isère, le pastiche fonctionne étonnement bien au détour de la succession de salons, de restaurants comme des 34 chambres et suites presque toutes tournées vers le paysage et ce Sud qu’il soit cardinal ou provencal. Tout y bat à l’unisson, d’un même propos et d’un même cœur sans que l’on demande à vérifier l'authenticité du décor ou des sentiments. Les serviettes de maroquin sur les bureaux, l’absence de télévision - dieu merci, les chapeaux de paille, les caches bouteilles en argent, les livres anciens nous aident à plonger dans le rêve, comme dans le panorama, sans retenue.

« De jour comme de nuit, le vent, les oiseaux, les astres ont ici leur mot à dire »

Difficile de faire abstraction de ce dernier. Il est partout, envahissant au point qu’on se garderait bien de fermer les fenêtres tant, de jour comme de nuit, le vent, les oiseaux, les astres ont ici leur mot à dire, d’une douceur qu’on en oublierait les cohortes de touristes en goguette de l’autre côté de la rue tentant de l’apercevoir d’un point ou d’un autre. Peine perdue, la plus belle vue sur la vallée se savoure d’ici, à tous les étages, des terrasses panoramiques de l’Orangerie ou du délicieux Clover signé Jean François Piège, à la piscine et ses pelouses en restanques en passant par certaines baignoires en prise directe sur l’extérieur.

« Il en va des Palaces comme des paradis, ils ne se quittent qu’ à regret »

S’extraire de pareille contemplation pour rejoindre la Bastide de Pierres, le café-bistrot du village, la boutique Ladurée ou le cosmopolite Tiggr pourtant tous situés à deux pas et propriétés de la maison pourrait en coûter. Il en va des Palaces comme des Paradis, ils ne se quittent qu’ à regret. Les Airelles Gordes, La Bastide se vit comme une bulle d’exception et de générosité à l’image de ses buffets du petit déjeuner ou du brunch dominical, se distinguant par son style inclassable mais surtout par son esprit foncièrement français et résolument exclusif.

« Indéniablement, ici, Les Airelles Gordes, La Bastide nous sert sur un plateau d’argent cette Provence qui peine à dissimuler ses mystères derrière leur évidence »

La 2CV ou “deudeuche” pour les intimes mise à disposition des clients tout autant téméraires que nostalgiques témoigne de cet attachement fort de la marque. Partout où les Airelles s’implantent, une formidable machine à conter déroule son goût pour l’histoire, la bonne chère et le lieu lui servant de cadre. Indéniablement, ici, Les Airelles Gordes, La Bastide nous sert sur un plateau d’argent cette Provence qui peine à dissimuler ses mystères derrière leur évidence, comme le disait Giono.

Mots : Patrick Locqueneux

Images : Patrick Locqueneux & Olivier Chevalier

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À partir de 680€/nuit

Surclassement selon disponibilité • early check-in & late check-out selon disponibilité • 100$ de crédit • petit déjeuner • accueil personnalisé

 
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