Back from… Four Seasons at the Surf Club

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Au 9011 de l’interminable Collins Avenue qui file en direction de Bal Harbor, rien ne semble avoir changé dans ce paysage où condominiums et hôtels jouent l’alternance, à l’exception des boutiques plus rares et de la foule moins dense.
De l’autre côté du bitume, sur la façade océane, la plage est restée identique étirant à l’infini sa longue bande de sable blanc entre l’azur des flots et le vert tendre des palmiers. Pas de doute, nous sommes toujours à Miami mais plus exactement sur son comté, dans l’agglomération de Surf Side. La nuance a son importance. L’ancienne et légendaire propriété d’Harvey Firestone, the Surf Club, sur le terrain de laquelle il s’est érigé est bien la seule mention adjointe au nom de ce Four Seasons ouvert il y a un peu plus d’un an et annoncé ici. Le Four Seasons Miami existe bien pour autant, mais à Downtown à des kilomètres de là et à des années lumières de l’élégance et du chic ayant élu ici domicile.

« Ce Four Seasons at The Surf Club (...) pourrait presque faire oublier son éloignement du centre névralgique de la ville tant il marque sa différence. »

Sous la houlette architecturale du grand Richard Meier et la direction artistique du talentueux Joseph Dirand, tous deux artisans de sa réhabilitation et de l’ajout en surplomb d’un mille-feuilles de verre et de béton dont chambres et résidences privées se partagent les étages, ce Four Seasons at The Surf Club surpasse en effet tous ses concurrents sur zone. Seul Grand Hôtel digne de ce nom à des kilomètres à la ronde, ce nouveau venu pourrait presque faire oublier son éloignement du centre névralgique de la ville tant il marque sa différence.

« Les “repeaters” rassasiés des immeubles art déco, des « walls » de Wynwood, des musées des grandes familles hispaniques ou de la frénésie des foires, jouiront là d’un havre de paix à nul autre pareil »

Malgré l’absence de ses cinq et très exclusifs bungalows à l’inventaire (toujours en cours de finalisation à cette époque), ces 72 autres chambres et suites suffisent à donner le ton de l’exception. Bien que tournées vers l’océan pour seulement une trentaine d’entre-elles, ces enclaves de modernité aussi vastes que sereines jouent immanquablement la carte du chic. Avec pourtant quelques 40m2 d’espace à vivre, ce n’est pas tant la maitrise de l’espace qui impressionne que la pureté et l’élégance des lignes posées par le designer français. Le marbre blanc et mat, qu’il fut l’un des premiers à décliner, le noir obsidien avec lequel il aime jouer les contrastes, le velours vert qu’il affectionne tant, composent la palette volontairement réduite à l’essentiel de ce chantre de la scénographie. Quand le bleu intense de l’océan s’invite par les baies vitrées et que le soleil daigne se lever, l’extase n’est pas loin. Pour les occupants des "city view rooms", le coucher de soleil sur les iles offre un lot de consolation qu’il convient de bien mesurer à l’aune de tarifs qui s’envolent relativement aisément comme désormais partout ailleurs autour de cette « Porte des Amériques » qui ne cesse de se réinventer. Avouons-le, le pari est audacieux de vouloir attirer ici quelques visiteurs. Les "firstcomers" n’y trouveront sans doute pas leur compte, les "repeaters', déjà rassasiés des immeubles art déco, des « walls » de Wynwood, des musées des grandes familles hispaniques ou de la frénésie des foires, jouiront là d’un havre de paix à nul autre pareil.

« Emprunter la célèbre Allée des Paons (...) rappelle inévitablement cet âge d’or où les bains de mer rimaient mieux avec caractère qu’avec populaire »

Les Miaméens bien nés ou richement exilés ne s’y trompent pas et colonisent depuis le premier jour les banquettes de l’ancienne salle de bal du Surf Club abritant aujourd’hui le premier et délicieux restaurant Sirénuse établi en dehors de Positano, doublé d’un Lounge Champagne où ils sirotent sans relâche un Managreva, le nouveau cocktail signature des lieux. À n’en pas douter l’annexe de Thomas Keller, le chef multi-étoilé, qui ouvrait ce jour-là ou la terrasse du tout récent Mare doivent aujourd’hui connaitre un succès idoine et mérité. Laisser sa voiture au pied des marches de cette bâtisse de style hacienda dessinée par Russell Pancoast, le petit-fils du pionnier de Miami, John Collins, emprunter la célèbre Allée des Paons bordée de palmiers en pots et décorée des portraits de toutes les stars ayant un jour foulé ses pavés de terre cuite, rappelle inévitablement cet âge d’or où les bains de mer rimaient mieux avec caractère qu’avec populaire.

« Le soleil ne s’y trompe pas (...) il vient là chaque soir finir sa course et éclabousser d’or ses façades miroitées espérant renaître le lendemain à l’instar de cette adresse légendaire »

Le Four Seasons at The Surf Club renoue avec ce glamour des années 30 où le service impeccable, Four Seasons oblige, se teinte d’une certaine familiarité propre aux grandes maisons donnant à chacun le sentiment d’être un habitué. Evidemment la clientèle n’a plus vraiment la même allure, les gravures qui devaient orner les murs ont cédé la place à la collection aussi exemplaire que spectaculaire d’une célèbre galeriste, dernière occupante des lieux, mais l’élégance et la discrétion restent de mise. Si les serveurs ont gardé leur veston blanc et leur papillon noir, les photographes sont eux désormais priés de modérer leurs ardeurs. Pas de photo des parties communes merveilleuses d’ampleur donc ou du spa, pourtant ô combien superlatif. En dehors des chambres dont on pourrait détailler à l’envi les moindres finitions, il faut se contenter des jardins de Fernando Wong aux pelouses manucurées et aux palmiers au garde à vous, de la plage aux transats impeccablement alignés, des piscines en file indienne et au nombre de trois, respectivement dédiées aux adultes, aux familles et aux résidents pour se rendre compte du cran de cette propriété à la rigueur fort peu commune à Miami. Le soleil ne s’y trompe pas d’ailleurs. Pour la plus grande joie des occupants de ce Four Seasons at The Surf Club et les bienheureux locataires de ses 40 cabanons de plage enfin ouverts à la journée, il vient là chaque soir finir sa course et éclabousser d’or ses façades miroitées espérant renaître le lendemain à l’instar de cette adresse légendaire.

Mots : Patrick Locqueneux

Images : Patrick Locqueneux | Olivier Chevalier

grand hotel
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À partir d'env. 615€ TTC/nuit

Surclassement selon disponibilité • early check-in & late check-out selon disponibilité • 100$ resort credit • petit déjeuner • accueil personnalisé

 
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