Back from… Sterrekopje
L’hospitalité au coeur !
Et s’il ne devait en rester qu’un ? Si un lieu pouvait condenser à lui seul tous les rêves ? Ne serait ce pas Sterrekopje ? Pourtant, ici point de rivages éthérés ou d’horizons infinis à contempler, pas plus d’animaux rares ou de plantes inconnues, pas de culture, de religion ou d’histoire dont se souvenir ou s’inspirer, encore moins de cuisine aux saveurs exotiques ou aux notes voyageuses. Nous sommes certes en Afrique mais dans la très polissée Afrique du Sud, au coeur de cette vallée des vins aux racines huguenotes, bercée par l’héritage hollandais, dans ce qu’il convient d’appeler une forme de douceur de vivre à l’écart du tumulte du monde.
« Et s’il ne devait en rester qu’un ? Si un lieu pouvait condenser à lui seul tous les rêves ? Ne serait ce pas Sterrekopje ? »
Dans ce biotope particulier, s’est ouverte « une ferme africaine » que n’aurait pas reniée Karen Blixen, loin du gigantisme et de la désormais très touristique mais néanmoins admirable Babylonstoren. La visite de l’une n’empêche pas celle de l’autre, bien au contraire, mais s’il ne fallait en retenir qu’une, ce serait, sans hésitation aucune, Sterrekopje, tant ce lieu n’obéit à aune autre règle que celle d’un bonheur simple au détour d’une sophistication extrême. Sterrekopke célèbre la vie dans ce qu’elle a de plus belle et de plus universelle, merveilleuse et joyeuse. Un pari que personne n’a jamais su ni même osé faire. Toujours taraudées par le doute, ses deux instigatrices, Nicole Boekhoorn & Fleur Huijskens, n’osent encore y croire et s’excuseraient presque de ce qu’elles ont déjà accompli en un temps si court avec certes des moyens exceptionnels et une énergie rare mais surtout une intuition toute féminine, osons le dire !
« Sterrekopje, au-delà de l’enchantement qu’il procure, tient de l’enfantement, de cette joie béate et inconditionnelle d’insuffler la vie et de ne rien attendre en retour »
Que ce flair particulier soit une réalité ou un simple préjugé, l’on veut croire à l’instar de nombre de penseurs que pareille sensibilité ne peut être qu’une affaire de femmes. Pour sentir, chérir, respecter, croire en l’autre et en prendre soin de manière instinctive et sans calcul, donner sans compter, vivre l’amour dans sa chair, verser sans retenue dans l’empathie, il faut bien ce caractère féminin. Au même titre que leur récente maternité, Sterrekopje, au-delà de l’enchantement qu’il procure, tient de l’enfantement, de cette joie béate et inconditionnelle d’insuffler la vie et de ne rien attendre en retour. Le lieu s’est d’ailleurs imposé à elles comme une évidence, sans que le doute ne soit permis, promis à un amour intarissable.
« Phalanstère ou « ospital » d’un nouveau genre, Sterrekopje a été voulu pour le repos et le bien de toutes les âmes. Plus qu’une simple ferme, Sterrekopke a été pensé comme un lieu de guérison, de croissance personnelle et d’épanouissement ouvert à tous »
Si, il est, ici et avant tout, question de femmes et de féminité, si des retraites exclusives leur y sont d’ailleurs consacrées plusieurs fois par an, les hommes ne sont pas pour autant bannis de Sterrekopje comme dans d’autres paradis, bien au contraire. Ses équipes y sont autant mixtes que la clientèle y est traitée de manière égale. Phalanstère ou « ospital » d’un nouveau genre, Sterrekopje a été voulu pour le repos et le bien de toutes les âmes. L’ expérience s’y veut globale et vise à renouveler le corps ou l'esprit, et au-delà, de raviver les sens et d’élargir le champ des possibles. Plus qu'une simple ferme, Sterrekopke a été pensé comme un lieu de guérison, de croissance personnelle et d'épanouissement ouvert à tous. Nicole résume on ne peut mieux son audace, loin des concepts et de toute idée de rentabilité qui prévaut dans le reste du monde hotelier : “Ce que nous avons créé, ma femme Fleur et moi, n'est pas seulement un hôtel, une retraite ou un centre de bien-être, c'est une maison, un sanctuaire, une communauté et un endroit sûr.” Car Sterrekopje est, au-delà d’être un retour à la terre et à la nature, la redécouverte d’un paradis originel que l’on croyait oublié et inaccessible au commun des mortels. Fleur et Nicole nous offrent avec leur thébaïde africaine une chance extraordinaire de toucher l’inaccessible, le rêve ultime de la beauté et de l’amour, la prise en compte de l’altérité et de soin de soi, d’un rapport au monde auquel il est encore permis de croire. Sterrekopje est peut-être le dernier refuge sur terre, celui où l’on voudrait que le temps s’arrête et qu’on n’ait jamais à devoir quitter. Marcel Proust comme André Stoiciu considéraient que les paradis étaient faits pour être perdus, comme si la puissance du passé et le malheur de l’existence devaient se conjuguer pour ne faire qu’un. Claudel, quant à lui, affirmait que la femme en serait toujours le danger. Que nenni ! Faire l’experience de Sterrekopke, revient à conjurer ou infléchir le sort, à redonner l’espoir aux incrédules, et à affirmer que le Paradis existe bel et bien sur terre et qu’il se doit d’être vécu. Le Sterrekopje de Fleur & Nicole est bien plus qu’une vision simplement prononcée ou hâtivement griffonnée sur le papier, il s’impose comme une réalité tangible et une utopie parfaite. Siège à la fois de l’intuition, de l’émotion ou de la suggestion comme si le symbolisme était sorti de son cadre littéraire ou plastique pour prendre corps dans ces confins africains, entre terre et ciel, leur refuge surprend autant qu’il bouleverse dès le premier contact, au premier regard croisé ou à la premiere parole échangée.
« Car Sterrekopje est, au-delà d’être un retour à la terre et à la nature, la redécouverte d’un paradis originel que l’on croyait oublié et inaccessible au commun des mortels. (...) Il est peut-être le dernier refuge sur terre, celui où l’on voudrait que le temps s’arrête et qu’on n’ait jamais à devoir quitter. »
Imaginez entre les montagnes de Franschoeck et de Stellenbosch, cinquante hectares, et bientôt plus encore, de vergers, de vignobles, de potagers et autres jardins paisibles, aussi luxuriants qu’échevelés, imaginés par le maitre sud-africain Léon Kluge. Parcouru de sources d'eau et d’espaces dédiés à la contemplation, alternant formes et couleurs, ménageant des reliefs et des points de vue merveilleux, ce chef d’oeuvre de l’art paysager a non seulement été pensé comme un lieu sacré où poussent les fruits du verger et fleurissent les fynbos mais aussi comme une première invitation à cette reconnexion avec la nature et soi-même et dont le jardin des chakras est sans doute la meilleure illustration. Le gardien de ce Pays de Cocagne aux allures de paradis terrestre, où déambulent, comme dans un tableau symboliste des âmes éthérées, y a planté pas moins d’une soixantaine de variétés de plantes qui fournissent les tisanes ou les huiles utilisés au spa mais aussi les fruits et les légumes qui composent les repas préparés dans la cuisine qui va réellement “de la ferme à la table”. À Sterrekopje, tous les sens sont convoqués. Voir, sentir, respirer, toucher et écouter président à toutes les expériences qui y sont offertes sur la base d’un « programme » sur mesure incluant au minimum trois nuits.
« ce chef d’oeuvre de l’art paysager a non seulement été pensé comme un lieu sacré où poussent les fruits du verger et fleurissent les fynbos mais aussi comme une première invitation à cette reconnexion avec la nature et soi-même »
Ainsi, chaque jour, chaque résident se voit gratifié de moments pour lui, qu’ils soient dédiés à la détente et au repos dans le cadre du spa ou à la créativité et au jeu au sein de l’atelier. Ces soins pour le corps autant que pour l’esprit incluent différentes pratiques comme entre autres le travail respiratoire, le reiki, la thérapie sonore, ou l'hypnothérapie mais aussi la peinture, le dessin ou la poterie… Ponctués de repas pris au choix en communauté ou de manière individualisée où l’on souhaite dans la maison, ces instants semblent volés au temps et voués à l’éternité. Il faut dire que rien ici ne ressemble à quelque chose de connu ou de déjà vu. Si la maison des cochons ressemble à celle d’Hans et Gretel, comme sertie de pain d’épices au milieu de champs de fleurs à perte de vue, le spa fait toute autant fi de ses habituels attributs. Niché dans un des bâtiments d'origine du domaine, ce sanctuaire envoie valser tous les stéréotypes du genre à travers une succession de salles aux décors aussi poétiques que spectaculaires convoquant en même temps les déesses bienfaitrices du Nil en procession sous des plafonds cascadant de blés et de lavandes séchés, de baignoires de marbre échappées de thermes romains, d’incongrus « châtra » - ces fameux parasols bouddhistes - ouverts en intérieur, d’imposants meubles d’apothicaires flamands ou bien encore une succession de tapis tissant des ponts imaginaires entre l’Asie et l’Afrique.
« Rien ici ne ressemble à quelque chose de connu ou de déjà vu. (..) Intérieurs et extérieurs parlent ici d’une même et belle voix. »
À Sterrekopje, le décor joue un rôle prépondérant. Pensé avec l’aide de l'architecte d'intérieur Gregory Mellor, déjà repéré chez Singita, il participe à cet objectif revendiqué de dépaysement sans rien renier de l’essence et de l’histoire des lieux datant du 17ème siècle. Véritable melting-pot d’influences et de styles, ce véritable tour de force artistique rend hommage à cet héritage du Grand tour où il était de bon ton de visiter les berceaux de la culture européenne et le monde en général pour en rapporter les trésors. Nicole et Fleur ont ainsi rapporté de leurs voyages mille inspirations et trouvailles qu’elles ont assemblées avec un art consommé et un souci du détail prodigieux. La vieille ferme de 1694 s’est ainsi métamorphosée au gré de leurs pérégrinations et de leurs entretiens avec leur architecte en un trésor de raffinement et d’élégance. Chacune des onze chambres et suites comme l’ensemble des pièces de la demeure et de ses annexes offrent ainsi une expérience aussi unique qu’inédite. Les lits à baldaquin y côtoient de véritables salons de bains tous ouverts sur les luxuriants jardins. Intérieurs et extérieurs parlent ici d’une même et belle voix.
« Sterrekopje (...) porte merveilleusement bien son nom, guidant avec la plus grande justesse chacun de ses hôtes vers un monde meilleur, un monde où il fait bon grandir et où l’hospitalité se veut au coeur. »
Il ne servirait à rien de faire l’énumération des éléments décoratifs ou des inspirations foisonnantes de chacun de ces sanctuaires riches en couleurs et ornés d’oeuvres célébrant la féminité sous toutes ses formes, il faut en faire l’expérience, en ressentir la puissance créative comme la douceur enveloppante. Idem pour les salons de lecture, l’orangerie, l’atelier d’art, la cuisine ouverte, la boulangerie ou le spa qui attendent d’être découverts avec la même curiosité. Mais au delà du décor et des expériences données à vivre, la force singulière de Sterrekopje tient, peut être et avant tout, à ses habitants-gardiens à la jovialité et à la bienveillance désarmantes. Vêtus de tuniques de lin rose couleur thé comme une ode à la féminité ambiante, ces belles âmes sont indéniablement les héroïnes inoubliables de cet eden miraculeux qui touche en plein coeur et met en pleurs chacun de ses visiteurs sur le chemin du départ, sûrs d’avoir fait l’expérience d’un miracle. Sterrekopje qui signifie littéralement en Afrikaner « L’étoile brillante au-dessus de la petite montagne » porte merveilleusement bien son nom, guidant avec la plus grande justesse chacun de ses hôtes vers un monde meilleur, un monde où il fait bon grandir et où l’hospitalité se veut au coeur.
Mots : Patrick Locqueneux
Images : Olivier Chevalier & Patrick Locqueneux
experience
À partir d’env. 1770€/nuit en all inclusive
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