Back from… Sha Wellness Clinic
Entre science et sagesse !
En Novembre dernier, nous étions loin d’imaginer dans quel monde nous basculerions quelques mois plus tard. Tout juste avions nous ce sentiment de culpabilité d’aller encore chercher en cette saison quelques degrés et heures d’ensoleillement supplémentaires à quelques coups d’ailes d’avion de là.
On s’étonnait toutefois du paysage, de cette Costa Blanca dont les eaux claires continuaient de refléter depuis tant d’années l’impensable aberration architecturale et écologique de Benidorm sur la route menant d’Alicante à L’Albir. On se rassurait comme on pouvait en mettant sur le compte d’un autre temps et d’autre mœurs cette folle urbanisation en lisière du Parc Naturel de la Serra Gelada bien que l’impressionnant bâtiment plus récent où l’on allait poser ses valises le temps d’un long week-end questionnait lui aussi. Mais nous savions que nous venions chercher dans cette Sha Wellness Clinic quelque chose qui allait au-delà de toutes ces considérations, une chose qui à l’aune des évènements allait nous apparaître encore plus précieuse aujourd’hui.
À l’heure où toutes les certitudes volent en éclat, où la santé ne peut plus être considérée comme définitivement acquise, où le rapport homme nature apparaît plus que jamais fragilisé, où le temps montre sa cruelle incompressibilité, une prise de conscience s’impose et la première d’entre elles est sans doute celle de notre humanité dans sa vulnérabilité et dans son inexorable finitude. N’en déplaise à certains, telle cette amie qui aimait à dire « si jamais je venais à mourir » pensant ainsi défier l’ordre naturel des choses, nous sommes tous sans exception amenés à mourir un jour, un jour qu’il nous est tout de même possible de souhaiter le plus lointain possible. Si le taux de mortalité individuel reste le même de l’ordre de 1 pour 1 soit 100% depuis l’origine du monde, l’espérance de vie a elle fort heureusement augmentée. C’est une raison de se réjouir bien sûr mais de quoi s’inquiéter également, tant la vieillesse et sa prise en charge sont apparues à la lumière de cette maladie, qui nous occupe peut-être plus qu’elle nous préoccupe, comme un enjeu mondial. Face au Covid-19 dont l’âge moyen des décès qu’on lui impute tourne autour de 80 ans, les sachants et les gouvernants ont pris l’option de mettre l’économie du monde à l’arrêt et de « sacrifier » la jeunesse sur l’autel de la santé des séniors que des facteurs de comorbidité ou d’obésité condamnent encore plus facilement.
Au-delà de ce choix éminemment respectable, éthiquement et sans doute le seul valable bien qu’économiquement intenable sur le long terme se pose toutefois non pas la question de la liberté notamment de ceux qui réclament le droit de mourir comme ils le souhaitent mais celui de la responsabilité. Laissons de côté la question de la responsabilité collective, car il apparait encore pour l’heure illusoire de croire qu’il est possible de sauver le monde à marche forcée et contre son gré, pour s’intéresser à la responsabilité de chacun dans la prise en charge de sa santé telle que définie par l’OMS, à savoir cet état de complet bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas seulement à l'absence de maladie ou d'infirmité. Que faisons-nous pour notre propre santé ? Une fois la pandémie derrière nous et avant la prochaine, ce questionnement se devra de résonner encore plus fort en chacun d’’entre nous. Il ne s’agit pas de déléguer au médical la gestion de nos sociétés et de nos vies comme le pensent certains, pas plus de vivre dans la terreur de la mort comme d’autres voudraient nous le faire croire, de rêver d’un bonheur constant ou de toute puissance mais de trouver l’harmonie entre le corps et l’esprit qu’on a trop longtemps considérée comme inconciliables, d’aligner et de synchroniser notre souffle avec la respiration du monde qui nous entoure. À la Sha Wellness Clinic, on n’a pas attendu l’émergence des désordres du monde pour rééquilibrer les dysfonctionnements de chacun, pour lutter contre les mauvaises habitudes et éveiller la conscience à un environnement synchrone doué de son énergie propre. Cela fait plus de 10 ans que des experts de toutes disciplines s’y appliquent à enseigner le vivre mieux, convaincus qu’au-delà de notre patrimoine génétique, notre santé et notre bien-être sont avant tout influés par notre mode de vie et notre nutrition. Ils sont plus de 60.000 célèbres et anonymes à avoir déjà tiré de cet enseignement, dispensé bien souvent dans un temps très court, une nouvelle routine à même de les mener sur le chemin de la longévité.
Les gouvernements ou la science ne peuvent pas tout. C’est à chacun d’entre nous d’entreprendre une démarche de mieux être et d’équilibre. Nous ne pouvons nous reposer sur rien d’autre que nous-mêmes et la volonté qui nous habite, mais pour cela il nous faut bien souvent un coup de pouce ou un pied à l’étrier. Provoquer un changement durable, un sursaut substantiel et une prise de conscience positive dans un laps de temps ramassé, voilà l’idée de cette Sha Wellness Clinic de L’Albir, célébrée mille fois de par le monde et en passe d’implanter une antenne sur chaque continent à commencer par le Mexique dès 2021 avant les Émirats Arabes Unis deux ans plus tard.
Que de chemin parcouru depuis qu’Alfredo Bataller, son fondateur en proie à la maladie, décida de confier sa santé à un médecin disciple du fameux Michio Kuchi persuadé comme lui que l’art de guérir ne peut se limiter à la médecine conventionnelle et que la nutrition est un élément clé parmi d’autres philosophies. Témoin privilégié de cette approche s’appuyant sur le précepte aristotélicien du tout valant mieux que la somme de ses parties ou du principe unique oriental du Ying et du Yang, le miraculé ayant recouvert en moins de 30 jours une santé détériorée sur plus de 30 ans n’a eu de cesse avec l’aide de sa famille et de ses fils, dont le sémillant et élégant Alejandro est sans doute le meilleur ambassadeur, de rendre hommage au père de la macrobiotique moderne. Après l’avoir rencontré et scellé avec lui un accord de collaboration, il donna naissance sur ce modeste terrain à ce qui allait devenir au fil des ans et d’une succession d’extensions un véritable « porte-avions » de la santé capable de combiner les dernières technologies de la science moderne occidentale avec les enseignements de la sagesse orientale. Doté d’une force de frappe de 300 professionnels d’une quarantaine de nationalités et de presque autant de disciplines au-delà de celles du corps et de l’esprit, de la médecine préventive et anti-âge aux médecines esthétique, bioénergétique, cognitive et régénérative en passant par la nutrition, la génétique, le fitness, la physiothérapie, la psychologie ou la dentisterie parmi tant d’autres, cet imposant complexe réparti sur trois bâtiments et autant d’orientations ainsi qu’une dizaine d’étages, doté d’un héliport et de multiples ponts-terrasses, témoigne tout autant de son approche à 360° que de sa capacité de persuasion.
Son ouverture pacifiée sur la mer à l’est, ses vues imprenables sur les montagnes au Nord et sur l’impressionnante Benidorm se détachant dans le couchant à l’Ouest nous feraient presque oublier son environnement immédiat aussi décevant qu’encombré. Ce n’est pas le seul tour de force de cette objet hybride qui, comme l’art qui y est dispensé, s’accommode mal des cases dans laquelle on voudrait le ranger. Elle a beau ne pas être la plus pointue des cliniques, le plus somptueux des resorts ou le plus apaisant des spas, la Sha Wellness Clinic est un lieu d’expérience et de changement à nul autre pareil, en dépit de ses imperfections relatives qu’il paraitrait presque indécent de vouloir relever. On l’aura compris, le propos n’est pas vraiment ici celui du design en tout cas d’une forme de design dégagé de tout fonctionnalisme. On ne se rend pas à la clinique de L’Albir, tout du moins pour l’heure, dans l’espoir de vivre l’expérience d’une décoration ou d’une posture nouvelle dans l’art de recevoir. Ce sera sans doute le cas au Mexique.
Pour l’heure, à la Sha Wellness Clinic d’Espagne, on se contente de traiter l’amélioration de la vie, ni plus ni moins, et tant que faire ce peu de la manière la plus agréable et confortable possible. On pourrait certes gloser sur l'esthétique parfois discutable de ces nouveaux Jardins de Babylone mais comment ne pas s’accorder sur la taille et la largeur de vues de ses suites et résidences toutes dotées de balcons et terrasses à défaut de jacuzzis et piscines avec vues sur les montagnes ou la mer ? Une fois encore, en dépit des multiples incursions du végétal à tous les étages de ce paquebot blanc irrigué de toute part par l’élément aquatique, on ne choisit pas la Sha Wellness pour l’agrément de son hôtellerie ou la seule villégiature. On vient ici pour faire ne serait-ce qu’une fois et même pour 4 jours (au minimum), l’expérience de la santé, de cet état optimal entre bien-être physique, mental et spirituel en harmonie avec l'environnement dont poids et vitalité forment d’intraitables indicateurs. Gagner un esprit clair dans un corps sain, voilà l’équation fragile que chacun vient ici chercher. Cette quête de bien-être comme l’idée qu’il vaut mieux prévenir que guérir ne sont pas nouvelles me direz-vous mais ce serait oublier que si elles nous semblent de nos jours frappées au coin du bon sens, elles apparaissaient encore précurseuses il y a 15 ans et ne sont toujours pas pour autant érigées aujourd’hui en un principe de vie aussi large qu’inébranlable. Qui plus est, bien que la Sha Wellness Clinic s’inscrive dans la continuité des Buchinger et Merano, l’exhaustivité comme la globalité de son approche la rend clairement incontournable pour quiconque aurait des velléités de transformation. Avec près de 6000 m2 partagés entre quelques 80 salles de soins, studios de cours individuels et collectifs, parcours d’eaux intérieurs et extérieurs, la clinique ne manque pas d’arguments.
Mais tout cela serait bien vain si n’y officiait une équipe de premier plan aux commandes d’une technologie de pointe et si les résultats n’étaient pas au rendez-vous. Or ils sont bel et bien là et même en des temps records croyez -moi ! S’il est difficile de quantifier les bénéfices objectifs d’une villégiature où corps et esprit se mettent bien souvent au repos, un séjour à la Sha ne saurait souffrir pareille carence. Tout d’abord parce que les métriques sont là, au départ comme à l’arrivée mais aussi au quotidien et que la surveillance étroite sans parler de la bienveillance dont chacun bénéficie à tous les niveaux d’interaction des programmes mis en œuvre ne peuvent être remises en cause. La Sha Wellness n’a rien de commun avec l’inhumanité ou l’anonymat habituellement rencontrés en milieu hospitalier. L’humain est ici au cœur du process, incroyablement attachant au-delà d’être fascinant à l’instar du Dr Vicente Mera, spécialiste de la médecine anticipative. Avoir rendez-vous avec lui, l’écouter et le regarder jouer au banquier de la vie, distribuant ou reprenant les billets libellés non pas en euros mais en années de vie en fonction des habitudes de chacun est aussi enthousiasmant qu’implacablement convaincant. Si lui, Mélanie Waxman la nutritionniste ou le Dr Guttieriez coordinateur du pôle médical pour n’en citer que quelques-uns ne parvenaient pas à convaincre des bienfaits extraordinaires de la soupe miso au petit déjeuner, du vinaigre de cidre en début de repas ou de la tisane de champignon au goûter, il en est un qui sait à la seule force du goût : Lixi Lineas, le nouveau chef exécutif du restaurant baptisé Shamadi.
Alors que la cuisine ou plus exactement son absence est souvent pointée du doigt ou source de ricanement dans ce type d’établissements, à la Sha Wellness Clinic la sienne serait presque une source d’extase malgré ou grâce à l’absence de sucre, de gluten, de lactose, de produits transformés sans parler du pain, du vin ou du café censés l’accompagner et que certains s’autorisent, une fois mais pas deux, après s’être attirés l’hilarité et l’envie de tout un restaurant suspendu à leurs lèvres. Quel bonheur quand même pour les déjà convaincus de voir ces préceptes mis en application avec autant de talent, de variété et de raffinement de l’entrée au dessert en passant par le plat. Jamais l’affirmation d’Hippocrate : « Que ton alimentation soit ta première médecine » n’avait pris autant de sens et de plaisir. Car plus que la faim, c’est la gourmandise qui pousse chacun à prendre place à la table du Shamadi avec une joie non feinte.
Moment de convivialité et de socialisation rare dans ce confinement volontaire que seuls quelques téméraires osent briser en s’en allant marcher chaque jour aux alentours et pourquoi pas jusque au phare pour jouir du point de vue sur la mer, l’heure du repas ou de la collation rythme inlassablement des journées, somme toute bien remplies et où l’ennui ne trouve pas de place. Si affairée à jongler entre deux rendez-vous de ce couple santé-plaisir ici indissociable, la plupart de la clientèle, on ne peut plus cosmopolite et curieusement jeune, en oublie même de vêtir à l’exception du soir autre chose que le peignoir ou la tenue de sport de rigueur. S’ouvrir au bien-être impose aussi de savoir relâcher la pression, quelle qu’en soit la forme, surtout quand un soleil bienveillant s’attache, comme ici, à briller toute l’année dans les palmiers. Le seul risque avec la Sha Wellness est d’en être mordu comme de sa soupe miso. Au point de revenir, comme nombre d'habitués, d’année en année voire de mois en mois reprendre une dose de mieux vivre. Et vous, quand plongez-vous ?
Mots & images : Patrick Locqueneux
À partir de 330€/nuit +1.700€ le programme de soins sur 4 jours
pension complète
Surclassement selon disponibilité • early check-in & late check-out selon disponibilité • 150$ spa credit • petit déjeuner • accueil personnalisé