En vérité !

Verina s’est d’abord illustré à Sifnos avec Terra, premier boutique-hotel du genre sur l’ile installé modestement en bord de route derrière la populaire plage de Vathi. Le succès fut immédiat tant chacun voulait découvrir ce qui faisait la légende de l’Ile, de son relief valloné et verdoyant à ses plages cristallines en passant par sa cuisine remarquable.

« Situé à flanc de falaise avec la mer Égée pour seul point de vue, Verina Astra fait non seulement la part belle à la mer mais aussi au ciel au point que l’un et l’autre s’y confondraient presque »

Il a alors fallu vite agrandir avec une villa d’abord puis un autre lieu, faute de place. Ainsi naquit sur les hauteurs de l’ile à quelques minutes du pittoresque village d’Artemonas, Astra, en hommage à tous ces corps célestes visibles ici à l’oeil nu. Situé à flanc de falaise avec la mer Égée pour seul point de vue, Verina Astra on l’aura compris fait non seulement la part belle à la mer mais aussi au ciel au point que l’un et l’autre s’y confondraient presque si à gauche la silhouette de l’église esseulée de Panagia Poulati et à droite celle des Sept Martyrs de Kastro ne venaient jouer avec ce paysage primitif ô combien hypnotique.

« murs chaulés de blanc et ourlés de gris-bleu suffisent à cadrer le propos comme la vue immense sur la mer où le regard se porte inlassablement. »

Chacune des 16 suites de ce Verina Astra a ainsi reçu comme nom de baptême celui d’une constellation dont les points reliés entre eux se trouvent gravés à l’entrée de chacune d’entre-elles. Si leur implantation diffère selon leur degré d’isolation, toutes offrent un point de vue imprenable sur la mer de leurs terrasses ou pour certaines de leurs piscines et une même décoration d’une parfaite simplicité toute cycladique. Mobilier pris dans la maçonnerie, rideaux de coton grège, échelles de bois, vasques en terre, murs chaulés de blanc et ourlés de gris-bleu suffisent à cadrer le propos comme la vue immense sur la mer où le regard se porte inlassablement.

« Tout le reste parait superflu et sans conséquence tant la seule localisation de Verina Astra suffit à réjouir. »

Tout le reste parait superflu et sans conséquence tant la seule localisation de Verina Astra suffit à réjouir. Pour autant, ce reste ne mérite pas d’être oublié car tout ici fait sens et cohérence à commencer par sa cuisine authentique parfois radicale qui trouve sans doute sa plus belle expression au Bostani, l’option gastronomique malheureusement fermée hors saison tout comme son spa, tous deux localisés en contrebas au coeur d’un jardin aromatique et face à la mer. L’un comme l’autre puisent leurs inspirations dans cette Grèce nourricière et bienveillante à l’instar d’une équipe aussi formidable que dévouée comme si l’isolement relatif de ce Verina Astra leur conférait un devoir supplémentaire de veiller au confort de chacun.

« Seul le lent ballet du soleil et de la lune semble vouloir rythmer les jours et les nuits au plus près des éléments. C’est de cette réalité que Verina Astra tire sa vérité comme sa nécessité. »

Pour peu que l’on dispose d’un bassin d’agrément comme dans Indus ou Norma, l’on songerait presque à ne pas sortir de ce resort de poche où l’experience prime avant tout. La piscine à débordement, la micro-boutique sont d’autres agréments qu’il convient d’explorer au départ ou au retour d’une marche dans la garrigue menant aux détours des chapelles jusqu’à la plage sauvage en contrebas ou sur les contreforts du village. Le temps parait autre ici. Il n’a plus vraiment la même prise. Seul le lent ballet du soleil et de la lune semble vouloir rythmer les jours et les nuits au plus près des éléments. C’est de cette réalité que Verina Astra tire sa vérité comme sa nécessité.

Mots : Patrick Locqueneux

Images : Patrick Locqueneux & Olivier Chevalier