Back from… Sussuro

Carpe Diem !

Sussurro ! Son nom sonne comme une caresse, la promesse de quelque chose de doux et de tendre, comme un souffle dans un coquillage et un appel vers le large. Larguez la grande voile, on vous emporte vers ce Mozambique encore méconnu, bordé des eaux claires de l’Océan Indien, là où Adam Humphreys et Sarah Birkett ont trouvé refuge. À l’écart de la civilisation, leur Sussurro ne se découvre pas sans mal. Ce bout du monde tapi dans la jungle entre océan et lagon se rejoint au prix d’une route filant droit sur la plage quand la marée le permet. Jusqu’au bout, on ne sait à quoi s’attendre et pour peu qu’il faille emprunter la route de secours entre piste et mangrove, on s’inquiète plus qu’on ne s’interroge sur l’issue de cette aventure car Sussurro en est une à bien des égards et c’est peut-être là son plus grand charme. Entendre Adam raconter comment pendant des jours et des nuits inlassablement il a, lui même, avec sa camionnette chargée de bois et d’outils, fait et refait ce trajet pour construire de ses mains ce qui nous attend à l’issue du chemin, dépasse l’entendement. Sussurro, à l’image de ses heureux et merveilleux propriétaires, n’obéit à aucune raison. C’est un petit miracle, une utopie pour ses créateurs et un rêve pour ses occupants, qui dans des genres très différents ne sont pas sans nous rappeler le projet fou de Sterrekopje dans l’Afrique du Sud voisine et dont les propriétaires furent longtemps habituées des lieux, trouvant ici une quiétude et une source d’inspiration rares.

« Sussurro ! Son nom sonne comme une caresse, la promesse de quelque chose de doux et de tendre, comme un souffle dans un coquillage et un appel vers le large.  »

Sussurro correspond à une vision presque oubliée, celle d’un continent qui vit encore au rythme des marées et des saisons, en harmonie avec la nature. Adam et Sarah l’ont voulu comme un bastion de résistance au monde moderne et l’ont ainsi conçu de manière traditionnelle, avec fidélité et respect pour la culture et l’environnement. Ils sont revenus sur les terres de leur enfance pour y retrouver la simplicité de la vie d’avant et les grands espaces de l’Afrique. C’est ici, à quelques heures de Vilanculos, sur ce même lagon qu’Adam avait l’habitude de venir pêcher avec son père et d’observer les étoiles le soir venu, qu’ils ont choisi à leur tour de donner naissance à leurs rêves comme à leurs enfants. On les comprend, tant cette lagune de Govhuro avec ses arbres racines découverts à marée basse d’un côté et cet océan turquoise, au large de l’archipel de Bazzaruto de l’autre, tiennent de la parfaite carte postale. Même s’ils contiennent d’autres lieux que Sussurro dont la présence se fait parfois entendre au détour d’alizés mois favorables, ils offrent un cadre aussi vierge qu’enchanteur à ce bijou d’élégance et d’humanité.

« Adam et Sarah l’ont voulu comme un bastion de résistance au monde moderne (...) avec fidélité et respect pour la culture et l’environnement »

Nos deux idéalistes rêveurs ne sont en effet pas plus dépourvus de goût que d’intelligence. Ce qu’ils ont conçu de leurs mains et avec l’aide des populations locales, qui continuent d’y servir au quotidien, tient du prodige. Fruit d’un travail  acharné de près de 4 ans, leur petit coin de paradis prouve s’il en est que le luxe véritable a mieux à voir avec l’espace, le silence et la retenue. « Less is more » pourrait en être le credo. Arriver ici, c’est vouloir d’emblée tout oublier, ne plus se soucier de l’heure, se défaire de toutes postures et chaussures comprises, embrasser le paysage et laisser le soleil faire son oeuvre. Il n’y a pas plus ici de barrière que de note à signer. Nous sommes dans un espace de totale liberté où chacun a le choix de son programme sans contrainte. Les repas sont servis à la demande et les espaces sont grand ouverts comme les bras d’Adam et Sarah qui accueillent comme chez eux, en famille, tout aussi fiers qu’heureux de partager leur passion pour l’Afrique et cette aventure hors du commun. Il est parfois difficile, et tant mieux quand le cas trop rare se présente, de dissocier les lieux des gens qui les font et leur absence, quand elle advient, est souvent mal vécue, comme si’l manquait une pièce au puzzle. Aussi parce que leurs lieux ont plus à voir avec la maison qu’un hôtel et tout ce que cela sous-entend. On pense inévitablement à ces hôtes singuliers que sont Romain de Berber Lodge, Athanasia du Rooster, Fleur & Nicole de Sterrekopje par exemple tant ces personnalités entières et solaires font partie de l’experience qu’ils offrent. Sussurro fait indéniablement corps avec ses créateurs, il est le prolongement de leur goût et de leur vision d’un paradis idéal, d’une nature retrouvée et d’une culture à appréhender avec la bienveillance qui les caractérise. Si Adam a tout conçu et parfois construit, Sarah a veillé elle à tous les détails d’une décoration juste et sensible, profondément authentique et harmonieuse, laissant peu de détails au hasard avec lits Sefnou authentiques et tenues traditionnelles aux allures de précieux kimonos.

« Arriver ici, c’est vouloir d’emblée tout oublier, ne plus se soucier de l’heure, se défaire de toutes postures et chaussures comprises, embrasser le paysage et laisser le soleil faire son oeuvre.  »

Dans les six bungalows aux toits de palmes volontairement ascétiques et pourtant hautement photogéniques de ce lodge aux allures d’Eden tropical entièrement tourné vers le lagon et à courte distance du murmure de l’eau, on trouve un art consommé du « wabi sabi » : quelques nattes tissées main sur les sols de tadelakt, des peignoirs en coton et des foutas réalisés sur mesure aux patères de salles de bains se prolongeant en extérieur, des draps de lin sur les lits à baldaquin équipés de moustiquaires, des produits biodégradables dans des pots de terre cuite au rebord de baignoires pour certaines avec vue sous la véranda, différents exemples de vanneries et d’objets artisanaux sur les étagères. Bien évidemment, le plastique n’a pas le droit de citer ici, les transats de la piscine font référence aux lits de repos africains, l’eau chaude parfois capricieuse est produite par énergie solaire, l’air frais provient uniquement de ventilateurs, les mets aussi simples que délicieux sont cuisinés exclusivement à partir des produits de la pêche, du potager ou des marchés environnants et quand il ne peut être fait autrement le carbone est compensé localement. Sussurro se veut une construction et une exploitation tout aussi exemplaire en termes de valeurs que de durabilité. Bon et beau à la fois, il offre un cadre idéal pour quiconque voulant vivre une véritable robinsonnade à deux ou à plusieurs, le lieu se prêtant idéalement et facilement à la privatisation.

« Bon et beau à la fois, Sussurro offre un cadre idéal pour quiconque voulant vivre une véritable robinsonnade à deux ou à plusieurs »

Quelque soit l’option retenue, l’exclusivité y est toujours de mise. L’idée étant comme dans les Maisons des Rêves de Thierry Teyssier de se laisser porter par l’envie du moment et de vivre celui-ci en toute intimité. Si tout est inclus à l’instar de la collation servie à l’ombre d’une tente spécialement dressée pour l’occasion sur la plage désertée ou du diner sous les étoiles autour d’un feu de camp envoutant sur le sable à marée basse, certaines expériences se réservent en sus et restent immanquables. Il en va ainsi de la croisière au coucher du soleil ou de l’odyssée à la rencontre de la faune et de la flore des rivières voisines à bord du boutre de la maison ou des massages reçus à l’extrémité du ponton de bois flotté face à la lagune scintillante sous l’effet conjugué de la brise et du soleil.

« Avec beauté et raison, Sussurro nous appelle à profiter de ce qui peut l’être encore. »

La joie fait ici partie de tous les instants, le spectacle permanent. La vie de la lagune ralentie et silencieuse offre un panorama simple et grandiose à la fois, berçant et réjouissant les plus blasés d’un monde que l’on cherche à fuir toujours un peu plus, trop heureux de se reconnecter à soi, à ses proches et, au-delà, à cette nature qui nous porte comme elle peut, inlassablement, doucement vers nos rêves d’infini et de bonheur. Avec beauté et raison, Sussurro nous appelle à profiter de ce qui peut l’être encore. Carpe diem !

Mots : Patrick Locqueneux

Images : Olivier Chevalier & Patrick Locqueneux

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À partir d’env. 1.800€/nuit en formule all inclusive

Accueil personnalisé • early check-in & late check-out selon disponibilité • expériences exclusives

 
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